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MW Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 07-12-2009 23:14

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Publié dans : Flash sur films, Sommaire films du Japon

Tags : Chimie, Bioterrorisme, Films, Guerre, Japon, Manga, Osamu Tezuka, Science, Yi King


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MW

Terrible sur cette planète
Le jeu du Yin et du Yang
 
 
http://www.imdb.com/title/tt1242755/
http://mw.gaga.ne.jp/
Site du drama MW Dai-0-sho

Film japonais de 2009 réalisé par Hitoshi Iwamoto, sur un scénario de Tetsuya Oishi et Haruo Kimura, d’après un manga de 1976 de Osamu Tezuka (le Dieu du Manga) ; musique de Ike Yoshihiro. Il existe un drama portant presque le même titre (MW Dai-0-sho) et d’après la même œuvre de Tezuka, avec le même acteur jouant Michio Yuki : Hiroshi Tamaki, et le même réalisateur.
 
Voici un résumé du drama, d’après le DramaWiki :
Le drama se déroule plusieurs mois avant l'histoire réelle du manga de Tezuka. Le personnage principal est un homme du nom de Takashi Morioka, qui a perdu son emploi et son domicile en raison d'une récession. Il finit par tomber dans un piège tendu par le diabolique Michio Yuki, et afin de protéger des choses importantes pour lui, il est obligé de se salir les mains dans le mal.

Résumé du film :
Un composé chimique secret appelé MW infecte une île près d’Okinawa. Les militaires sont envoyé pour tuer les victimes et dissimuler les faits. Un survivant nommé Michio Yuki (joué par Hiroshi Tamaki) devient adulte et employé de banque, mais il est lentement intoxiqué par le toxique MW et perd la raison, ne sachant plus distinguer le bien du mal. Après avoir commis une série de crimes afin de se venger des personnes ayant voulu dissimuler les ravages de ce toxique, il décide que le seul moyen d’obtenir véritablement vengeance est d’utiliser le MW sur le monde et d’exterminer la race humaine entière. En plus, Michio possède un don pour usurper la personnalité d’un autre.
Takayuki Yamada, jouant un prêtre, le Père Yutaro Garai, tente désespérément de sauver l’âme de Michio et peut-être la sienne aussi ; leurs relations deviennent complexes, sans pour autant arrêter les crimes de Michio.
 
 
Le manga de Tezuka, volume 1
 
Voici la présentation de l’éditeur de MW de Tezuka, sur le site Amazon où l’on peut acheter le manga, ainsi que lire d’intéressants commentaires d’internautes, où il est expliqué qu’à travers son manga, Tezuka dénonce les travers de la science.
« L'employé de banque Michio Yuki était un être à deux faces. C'est un autre homme, un assassin récidiviste impénitent, qui vient se confesser devant le Père Garai, auquel le lient des relations complexes ! Une œuvre impressionnante dont le thème, le MW, ce mystérieux et monstrueux gaz meurtrier, permet à l'auteur de s'attaquer au culte d'une science omnipotente auquel se livre notre société actuelle ».
 
 
 
Dans MW on voit tout de suite transparaitre la symbolique du Taiji, le Yin et le Yang, tel le Livre des Mutations du Yi King ; car le bien peut être contenu dans le mal et l’inverse. Pas d’unité sans dualité et pas de dualité sans unité ! Pas de Yin sans Yang et l’inverse. Nous avons bien à faire à deux pôles comme dans la science électrique.

Le film avec le générique s’ouvre sur un groupe de militaires en combinaisons et masques, entassant les morts victimes du gaz mortel, et nettoient au lance-flammes et à la mitraillette les quelques survivants.
C’est peut-être ça qu’on appel « une guerre propre », ou plutôt une guerre biologique : les gens meurent mais les bâtiments sont intacts.
La musique de cette séquence dramatique est belle, avec des chœurs, et en contrepoint de la violence de l’action. C’est dans ce contexte que deux enfants réussissent à se sauver.
 
 
 
Après le court générique on passe à maintenant : l’appartement du prêtre catholique : le Père Yutaro Garai habillé de la traditionnelle soutane noire, que l’on ne voit plus guère en France, les prêtres se faisaient maintenant très discret dans leurs signes extérieurs religieux.
Ensuite, directement du Yin on passe au Yang : un beau jeune homme élancé passant du Yang au Yin : il se grime le visage et sélectionne des armes, comme s’il se préparait à punir quelqu’un. On peut deviner qu’il s’agit de Michio Yuki, le gamin échappé du gaz MW et devenu adulte. A l’extérieur, ça grouille de monde à la mode des grandes métropoles asiatiques. Big Brother veille, avec ses caméras, et derrière ses serviles fonctionnaires du pouvoir peuvent apercevoir un salaryman affolé.
 
 
 
On a bien le contraste Yin et Yang entre le calme de l’environnement du Père Garai et du salaryman affolé et courant dans des escaliers roulants. La traque entre les sbires de Big Brother et le salaryman est assez longue et bien soutenue par une musique symphonique répétitive.
Bien-sûr là-dessous il y a encore une histoire de fric, et au profit de Michio Yuki. La traque s’éternise entre un policier ayant « emprunté » une voiture et Michio ayant emprunté un transport en commun. On a tellement déjà vu ce genre de séquence, surtout en caméra portée et en montage speed, que ça plombe un peu l’histoire. Et ça se poursuit toujours selon le principe Yin et Yang : Michio se retrouve « emprunter » un scooter et le flic se retrouve à pieds...
Toute cette partie est trop longue, on perd le rôle du prêtre ce qui amène un déséquilibre.

C’est bien trop tardivement qu’un plan vient nous montrer le Père Garai en prière, pendant que la police enquête, le tout sur une jolie musique répétitive avec des sonorités à la Philip Glass. Tout ça pour amener Michio dans le confessionnal du Père Garai... et ensuite à son lieu de travail bancaire : un hall immense éclairé par de violents néons Yang contrastant avec le noir Yin du costume-cravate des salarymen.
 
 
Âme sensible, s’abstenir quelques minutes, car dans la séquence d’ouverture de la deuxième partie du film, même si dans la réalité ce n’est peut-être pas possible, le Père Garai commet un meurtre malgré lui, alors que bien-sûr ce n’est pas lui le meurtrier... C’est comme cela qu’on envoie des innocents à la guillotine. Mais il faut que cela soit spectaculaire, bien dans une certaine tradition gore asiatique, avec notamment le célèbre Hara-kiri.

Cette séquence est mal intégrée, choquante, même si on sait que Michio est loin d’être un Saint ! Mais entre autre, un simple salaryman dans une banque et ne l’empêchant pas de fréquenter l’église du Père Garai... Par ailleurs cela tiens peut-être aussi au scénario et à l’équilibre des causes et effets, mais je trouve le jeu de Hiroshi Tamaki assez médiocre et plat. Il ne fait pas du tout ressortir le côté Yin Yang ou Docteur Jekyll et Mister Hyde, il se contente de paraître sans dégager de contraste pourtant essentiel. Erreur de casting ? Il aurai mieux valu donner ce rôle à Takayuki Yamada, lequel a hélas ici un rôle où on ne peut pas apprécier sa qualité, ou très peu. 
 
 
Ensuite, en déséquilibre de l’ensemble désormais bien implanté, nous avons droit à un autre meurtre qu’il commet presque en « bon père de famille ». Un parfait tortionnaire quoi, qui joue avec sa proie, jugez vous-même. Heureusement que la musique est toujours aussi charmeuse avec ses sonorités d’accords à la Philip Glass et une belle orchestration. Mais il est temps de se rappeler (toujours ce déséquilibre... voulu ou non), l’origine de cette histoire : le gaz MW ! gaz qui pourrait tout de même tuer toute l’humanité !

Je n’aime pas du tout les cadrages de Hitoshi Iwamoto ou de son chef opérateur : à moitié champ contre-champ, comme si on prenait le spectateur comme déboussolé, et puis ses raccords à 180° un peu crispants et scolaire.
Vers le dernier quart du film le suspens s’installe, de même que Michio et le Père Garai sont ensemble, puisque le destin semble vouloir les accorder, enfin ça dépend des moments ! quand Dieu ne s’amuse pas à abandonner son serviteur, le Père Garai. Mais là encore, ce doit être un jeu du Yin et du Yang.
Cela devient plus intéressant, notamment à cause de ce gaz MW : il est évident que ceux qui se cachent derrière un pouvoir feront tout pour éliminer physiquement ceux qui veulent découvrir la vérité, comme Michio et le Père Garai... et sans sommation ! Dans le cas du film il y a tout de même une invraisemblance : aucun panneau ne signale que toute personne franchissant la zone interdite sera abattu sans sommation, comme on peut le voir sur des vidéos montrant ce qu’elles peuvent de quelques bases secrètes américaines.
 
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Oui, Dieu semble avoir abandonné son serviteur, le Père Garai ; à un moment il est aussi découragé devant un téléphone publique payant, puisque rendu à l’état de loque, qu’un sauvage en plein désert affamé devant une boîte de conserve sans aucun ouvre-boîte.
Oh il faut attendre le dernier cinquième du film pour que cela devienne encore plus intéressant au point de vue scénario et mise en scène, surtout que les militaires s’en mêlent et que les grenades mettent un certain temps avant de « faire du bruit ».
 
 
Trois étoiles sur quatre seulement, à cause de ce mauvais équilibre de l’ensemble, et à cause de la prestation vraiment artificiel et même stéréotypée de Hiroshi Tamaki ; avoir une belle gueule et quelques sourires diaboliques ne suffit pas, il faut croire à ce que l’on fait dans son rôle. Mais il faut cependant voir Hiroshi Tamaki dans d’autres films et dramas pour se forger son opinion.
Dommage aussi car la musique est intéressante, et même se fait trop remarquer dans les moments dramatiques. Dommage que le rôle de Takayuki Yamada soi si court, et se développe seulement dans la deuxième partie de l’histoire, et part même en couille à la fin. Grand bravo à lui, car il campe des émotions avec de la simplicité et de la maîtrise. Un comédien toujours excellent. D’après l’affiche pourtant alléchante (comme toute propagande publicitaire), je m’attendais à mieux. Précision : pour ce commentaire, le film MW a été visionné en version originale, chose non gênante dans de grandes parties de l’histoire, mais se révélant délicate dans les moments de tension.
Enfin un dernier dommage : celui de la forme de scénario à la Aristote, en climax (en graduation), avec la traditionnelle bagarre entre le bon et le méchant, et qui laisse une impression de « c’est déjà fini ? », ou encore « enfin c’est fini ! », bref ça induit une frustration, et dans la plupart des cas le vainqueur est connu d’avance. Dans le cas de MW, le climax est faussé et il y a quelques surprises ; manga oblige, et  pour préserver une suite. Malgré tout ce film dégage une atmosphère étrange et charmeuse, comme savent le faire les équipes japonaises du divertissement ; et puis c’est d’après l’œuvre de Tezuka.

M. Roudakoff
 
 
 
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Dernière mise à jour : 09-12-2009 00:19

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