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All About Lily Chou-Chou Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 19-04-2008 17:38

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Publié dans : Flash sur films, Sommaire films du Japon

Tags : All About Lily Chou-Chou, Riri Shushu no Subete

 
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About Lily Chou-Chou
Riri Shushu no Subete リリイ・シュシュのすべて
 
 
 
 
ATTENTION : chef-d’œuvre !

http://www.lily-chou-chou.jp/world/
Sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/All_About_Lily_Chou-Chou

Film de 2001, de Shunji Iwai, filmé un peu comme un documentaire ou un « cinéma vérité » (souvent en caméra portée subjective) sur une tranche de vie du parcours scolaire d’un adolescent et de quelques autres plus lointains.
Ici on parle d’Éther, de l’Éther du royaume de Lily Chou-Chou, jeune chanteuse pop star qu’admire Yuichi Hasumi, joué par Hayato Ichihara, lequel était le jeune joueur de Biwa dans Onmyouji 2 (2003) en compagnie de Ito Hideaki. Mais ici il est tout fluet, et c’est lui qui a l’air d’en connaître un rayon sur l’Éther, et sa seul « réalité », Lily Chou-Chou. Hayato Ichihara est du signe du Verseau, cela ne m’étonne pas vu la douceur qu’il semble renvoyer et il était tout indiqué pour jouer ce rôle. Les Japonais se base d’ailleurs plutôt sur le groupe sanguin pour déterminer le caractère d’une personne !... Mais si on consulte ces analyses sur le liens des groupes sanguins, on peut se rendre compte que ça correspond assez aux caractéristiques des signes du Zodiaque. A chacun sa méthode.
 

Le Monde de l’icône : l’HORIZON, entre le Ciel et la Terre, mais déjà gangrené par le matérialisme (argent) et une entame de l’innocence. Et en plus il se sert d’un Mac Pro ! comme moi... A quoi pouvait bien rêver un adolescent dans un village de France au Moyen-Âge ? Là où il n’y avait pas autant de sollicitations mercantiles que maintenant.

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L’introduction du film dans le style clavier d’ordinateur et écran plus le son des touches, pour figurer un journal intime diffusé sur le web que partage Yuichi Hasumi avec d’autres fans de Lily est sympathique, mais c’est surtout le langage employé, qui est fait de naïveté, de mots un peu codés nécessaires pour se reconnaître entre membres d’une même communauté, et échanges fait d’imaginaire, ce que ne possède plus le monde des adultes trop rationnels. Yuichi parle ou plutôt tape le mot Éther, cette synthèse de tous rayonnements cosmiques, ce plexus subtil, ce fluide non manifesté de toutes choses. Il s’intéresse à la musique classique : Claude Debussy et Erik Satie, deux grands créateurs de musique « atmosphérique », les ambiances colorées d’Erik Satie, et les atmosphères plus que vaporeuses, éthériques, de Claude Debussy. Le morceau Arabesque, tout en triolets, pour piano, vient ponctuer la bande son. (On peut en trouver la partition adaptée pour guitare solo sur : http://www.free-scores.com/partitions_telecharger.php?partition=2161)
Comme Yuichi est si attiré par la musique de sa Lily, à l’imitation de certains de ses camarades d’école, il vole un CD dans un magasin et se fait prendre, mais ses voleurs de camarades en étaient à de plus gros larcins. Comme le dit quelqu’un, le chapardage est assez répandu chez les jeunes de nos jours. (Ah la société de consommation !) Mais la mère de Yuichi est catastrophé, car pour elle le vol reste un vol, même si ce n’était qu’un CD.

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Et malheureusement les autres écoliers n’aiment pas les rêveurs comme Yuichi, ils le houspillent et l’humilie, ils sont comme jaloux des richesses intérieures qu’il possède. Ça frise en tous cas le viol et peut conduire ses agresseurs devant un tribunal. Mais peut-être que chez-eux cela fait partie de séance d’initiation entre adolescents. Timide viol teinté d’homosexualité refoulé chez certains de ses agresseurs, au vue de ce qu’ils demandent à Yuichi, lequel naturellement se laisse manipuler à distance sans moufter. On se demande s’il a un moi ou un soi, ou un manque momentané d’amour propre, ou s’il ne les transforme pas dans son clavier d’ordinateur sur internet. Il est une sorte d’extraterrestre, qu’il croit d’ailleurs exister, dans de lointaines planètes.

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Après cette séquence difficile assez sado-maso ou inférieur-supérieur, on passe à une séquence presque aussi éprouvante : un court début de la scolarité des élèves dans une école à la mode GI (en partie à cause de l’uniforme que portent les étudiants japonais), pour former de futurs winners dans la vie ! Winners en business hélas ! Il est vrai que les arts martiaux viennent de là-bas. Les « schools » japonaises ça à l’air d’être quelque chose dans ce pays super industrialisé et économiquement important. Mais le film nous montrent que ce style d’éducation n’empêche pas le « délit de sale gueule » ou les injures homophobes. Et l’uniforme scolaire est une symbolique de plus dans celle d’un Japon qui doit aimer les stéréotypes.
Intéressant la confrontation entre deux élèves de deux écoles différentes : ils ne se lance pas des coups de poings sur la figure, mais plus « hiératiquement » se lance des injures nez contre nez ! Original, et sans danger pour le physique. Pourquoi n’adopte t-on pas cette façon de se comporter face à un agresseur en France ?!
Autre curiosité mais matériel celle là : pourquoi tous les robinets des lavabos d’une école sont-ils tournés vers le haut ? Pour boire le jet d’eau ainsi recourbé et empêcher un contact microbien ?!

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Incroyable : Yuichi change de school et porte donc maintenant un uniforme, il se lie avec des camarades, le petits groupes se rend compte qu’il ne dispose pas assez d’argent pour allez à Okinawa, et tout naturellement ils avise un homme se dirigeant vers sa voiture de grosse cylindré, ils en concluent qu’il est riche et lui demande donc du « fric » ! Et il en a ! On se demande si on est dans un pays civilisé ! Hélas : société matérialiste quand tu nous tient !!! Cette séquence est d’ailleurs belle, et filmé en caméra porté elle me fait penser à West Side Story. Et a partir de ce moment il s’en suit une séquence de la visite d’un des îles de l’archipel d’Okinawa en caméra porté, figurant une vision subjective, celle d’un élève tenant la caméra. Le produit du vole de l’argent leur à permit ce voyage. Et comme le dit l’un d’entre-eux, ils s’amusent, ils passent le temps ! C’est-à-dire qu’ils se privent de muses, du a privatif, donc ils se privent de méditation, d’inspiration, parce que même si une jeune fille s’exerce à la poésie accompagné à une guitare, la méditation ne peut prendre en l’absence d’un minimum de rituel servant de catalyseur.
Toujours l’émotion très présente dans les films japonais et à Okinawa, les jeunes participent au sauvetage d’un accidenté de la route.
De retour à la grande ville et au lycée, on a droit à une séquence à la Nodame Cantabile (drama à succès), éducation musicale européenne oblige et patrie du Karaoké, étonnant parce que les japonais semblent fasciné par la musique européenne ! (Espana d’Emmanuel Chabrier par exemple, morceau joué en vidéo plus haut). C’est charmant et bien rendu par Shunji Iwai. On a droit aussi à la pratique bien sympathique du cerf volant, qui est originaire de l’Asie. (Cerf volant qui est un petit dragon volant à lui tout seul)

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Vraiment un très joli film, très original et poétique, avec un apport participatif de l’esthétique, de la caméra portée et du décor et une presque fin symbolique triste, mais bien vu et comme nécessaire : si le rêve ou le mystère se dévoile, alors il perd la totalité de sa valeur. Donc croire toujours au Père Noël face au monde cruel des adultes.
En faite, dans le film c’est un peu ça, mais avec la variation du : le croire pour le voir, et ça marche quand Yuichi resté dehors n’ayant pu assister à un concert de sa Lily, pour comme transmuter son symbole il crie : Lily est là ! et tout le monde se précipite en criant. C’est étonnant parce qu’avec cette foule qui se comporte comme un seul homme, on se rapproche du conte d’Andersen : Les Habits neuf de l’Empereur, mais Shunji Iwai y mêle une intrigue plus compliqué et dramatique et je ne veux en dire plus pour ne pas gâcher la surprise. Cette presque fin peut paraître compliqué, mais elle est le produit de tout le film !
Shunji Iwai est pour moi un cinéaste aussi intéressant que Takashi Miike.
Enfin, j’ai lu quelque part que le Japon était le pays des stéréotypes (association d’éléments formant un tout), je pense qu’il y a un peu de cela dans les dramas et films du Japon. Mais ce n’est pas a prendre complètement négativement.

5 étoiles pour All About Lily Chou-Chou.

M.R.

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Les illustrations et captures d'écran sont
la propriété de leurs auteurs respectifs.

 
 

Dernière mise à jour : 02-08-2008 00:50

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