« Et un jour, le grand ‘Je’ avec une majuscule, [le Soi, de
Ramana Maharshi] s’est révélé. Je l’ai vu par-delà le temps de l’Histoire, des accidents, des contingences ; par-delà les mots, les couleurs et les sons, les plaisirs et les peines. Le grand ‘Je’ qui dit :
‘Je suis celui qui suis’.
Il se découvrait comme la pointe ultime au sommet de moi-même, le centre sans lequel je ne serais pas, comme un angle n’est pas si deux droites ne se joignent en un sommet, comme la circonférence ou la sphère ne seraient pas sans le centre. Ce centre, ce sommet, n’existe pas ; il lui suffit d’être et, sans lui, il n’y a pas d’existant. Il est tout entier mon ‘je’ comme il est tout entier le ‘je’ de chaque humain, comme tous les rayons sont issus d’un même centre. C’est lui qui fonde la ‘Personne’ ». Jean Coulonval.
C’est-à-dire que le ‘Je’ personnel ou soi transcendé est identique au ‘Je ‘ de l’humanité totale, comme les feuilles d’un arbre ne se ressemble pas les unes les autres et font parti du même arbre, et des autres arbres de la même famille, et du même règne : le règne végétal. Voir la page
Alephtocratie ou j’essaye d’expliquer cet état de l’ALEPH. Le ‘Je’ vit alors l’identité de l’être individuel et de l’être global, où se dissout l’antagonisme de l’individuel et du collectif dans le creuset de l’identité ontologique.
On a pas à y sacrifier son ‘je’ à la pérennité du collectif. On a pas non plus à y nier le collectif pour affirmer son ‘Je’ à soi.
Si tous les humains pouvaient vivre, ne fût-ce qu’un Instant, un tel état, alors le mot « Démocratie » ne serait plus un vain mot, un masque sur les oligarchies qui règnent sur les partis et, à la limite, la dictature et l’infaillibilité d’un Numéro 1, singerie de l’infaillibilité papale, singerie d’un ‘nouvel’ universalisme.
Un tel état qui semble si fugitif, comme un éclair, est en réalité impérissable, parce qu’il se vit dans une forme de temps autre que le temps des accidents ou temps de la chronologie, le temps de l’histoire et de la logique. C’est le temps sacré, celui de l’Esprit où l’oubli n’existe pas parce qu’il est Éternité, et on en perçoit des lucioles.
Donc ça va au-delà du cerveau limbique « contenant »
l’émotion, car qui dit émotion dit opinion, ce qui en décide étant le sentiment, l’affectivité, alors l’opinion n’est qu’une chose possédée, matériel, venant de l’ego.
Je regrette ma page sur le cerveau limbique et l’émotion, car Martine Laval, auteur d’un livre sur la maîtrise de ses émotions et par ailleurs s’occupant de manager des cadres et hauts dirigeants, ne manipule que du pseudo scientifique, même s’il y a « instrument de mesure » (imagerie nucléaire ou un truc comme ça), on reste les deux pieds dans le matérialisme si cher à notre époque. Avec tout ce que nous enseigne les chercheurs anciens et modernes sur le drame de la condition humaine, il n’est pas possible que tout repose uniquement sur la base du cerveau limbique. Le cerveau n’est pas un « système clos à la Aristote ». Il y a nécessairement quelque chose en plus, ailleurs, en résonance ; dans le genre émission et réception, choses que ne peut pas voir le scanner du cerveau d’un seul individu.
L’opinion ne peut donc pas être une forme de vérité, car il faudrait « posséder » cette vérité, hors comme écrit plus haut personne ne possède une quelconque vérité. L’opinion reposant sur l’affectif est terriblement soumise à la manipulation, grâce à un vocabulaire vide et digne des meilleurs publicistes : démocratie, liberté, égalité, responsabilité, valeur, république, état, classe parti, etc. Il s’agit de vendre son baratin, comme une lessive. A la tête des foules, un âne suffit. On voit bien que la devise
« Liberté, Égalité, Fraternité » n’a jamais tenue la route depuis 1789, devise issue du Siècle dit des lumières.
Par exemple dans le dictionnaire
Le Robert, il est écrit de la
liberté : État, situation d'une personne qui n'est pas sous la dépendance absolue de quelqu’un (opposé à esclavage, servitude). Hors nous vivons en total contradiction avec ce mot !
Liberté commence par L, un sens plutôt vers l’espace horizontal et terrestre : Longueur, Largeur, Lourd, Loin, Loi, Lumière.
Liberté : la Berthe (de
Bertrade de Laon), ou la Loi (celle de la
reine Pédauque, avec son pied d’oie :
pè d’auca).
Loi, règlement, rite, en Hiéroglyphes de l’Égypte ancienne s’écrit : hp (hep)
Permettre, donner, placer, s’écrit : rdj (redej)
Pousser, croitre, pied, s’écrit : rd (red, ou rad)
Administrer, contrôler, s’écrit : rwd (roud, ou rud) ; et rwdt (rudet) indique une pierre dure (grès, quartzite).
Encore une fois, si personne n’est le possesseur des essences, c’est parce qu’elles sont naturellement en nous ! comme le Soi de Ramana Maharshi. Les essences sont « nous », à la fois personnels et collectives, car elles sont les mêmes pour tout le monde (ce qu’on appel la Nature). En elles est supprimé, transcendé la division « individualisme-collectivisme ». En elles se résolvent tous les problèmes politiques, scientifiques, religieux. Par elles, nous pouvons espérer un temps où plus personne ne pourra dire : « C’est ma théorie scientifique », « C’est ma religion », etc. Alors ce sera la paix, c’est-à-dire une vérité d’Être qui permettra un développement harmonieux de chaque aspect individuel et évidemment collectif.
M. R.