Ah ! le Behaviorisme, je me souviens de mes trois consultations chez un béhavioriste à 120 euros la séance en 2004, pour une séance d'une durée d'environ 20 à 25 minutes. Une profession qui rapporte ! Selon cette variation de la psychiatrie, le côté Freud serait spirituel, et le coté behaviorisme serait matériel : sortir l'âme des
"routines traditionnelles" jugées désuètes. Personnellement je n'ai pas vu de différence.
Un certain
J. B. Watson, comme le docteur et proche du célèbre détective et héros de
Sir Arthur Conan Doyle, un contemporain de Freud, affirma en 1910 qu'il était urgent de révolutionner la psychologie. Il entendait ouvrir à coups de pioche les murs de la prison (de la psychologie classique) pour aboutir à
"la vraie science" (sic). En d'autres termes, il entendait jouer les rationalistes purs et durs : supprimer tout contact avec toute conception abstraite et surtout spirituelle. La psychologie du dessous de la ceinture entrait en lice : il s'agissait d'obtenir des mesures, pardon, des faits, des observations et tenter des expériences. (Bonjour
Pavlov, la propagande et manipulation de l'opinion, la future CIA, les nazis et
Guantanamo).
J'exagère peut-être, mais le sens y est. On cherchait des "lois" auxquelles obéissent les réactions psychophysiologiques. Pour Watson, peut-être comme son homonyme détective, le mot "scientifique" était réduit à : tout ce qui est mesurable, comptable, pondérable, voir susceptible d'être rentré dans des courbe et graphiques les plus invraisemblables.
Pour ces gens là, la conscience ça n'existait pas ! Pour un behavioriste le comportement signifie :
"l'activité spéciale produite par l'intermédiaire du système neuro-terminal". On ne pourra plus faire aussi glacial !
Pour les behavioristes, il s'agit de faire "de la psychologie sans conscience psychologique !"
Comme ces personnes veulent tout mesurer, on arrive presque au numéro de sécurité sociale, jusqu'à bientôt la puce RFID ou biomachin. Ces personnes veulent un portrait mathématique, binaire, d'un être humain. On voit où ça aboutit à notre monde, où nous sommes des animaux, des patates, des marchandises, bref, des trucs de consommation.
Il y a pire : W. Mc Dougall, dans son ouvrage :
An Introduction to Social Psychology, 1908, déclare que les instincts "sont les principaux moteurs de toute l'activité humaine".
En ce qui concerne Freud et le behaviorisme, il n'y aurait pas de filiation, il s'agit simplement d'un courant de pensées à l'époque où elles virent le jour, selon le docteur A. Stocker.
Freud ne sachant pas, et ne pouvant pas toucher les parties supérieures de l'être humain s'est contenté des parties inférieures : le zizi, les pulsions, bref le bas du mental, le côté mécanique et organique. Freud baptisa tout ça :
libido. D'après le dictionnaire, ce terme est une "création" de Freud. Hors le latin
libidinosus indique : le désir. Nous sommes bien dans la dualité du sujet-objet ! (L'objet du désir)
Objet du désir qui mènera à la société de consommation, avec l'aide de Sigmund ! Mais Sigmund fera passer la pilule future de Big Pharma en inventant le mot
"psychanalyse", c'est plus vendable, pardon, plus porteur, et donc plus susceptible d'influencer l'opinion.
L'objet du désir qui s'affiche sur tous les murs du métropolitain des grandes villes, et sur les panneaux publicitaires dans les rues passantes.
Pour Freud et les behavioristes nous sommes des mécaniques, des phénomènes d'automatisme mental. Voilà bien la dérive dépendante des philosophes et ergoteurs gréco-latins et de leur logique raisonnante et trébuchante.
Il en découle que Freud invente des théories, dont
l'introjection : qui lui permettait, croyait-il, de "prouver" que la vie spirituelle n'était pas immanente à la nature humaine comme c'est le cas pour la vie animale. Aux yeux du mécanicien Freud, spiritualité et morale ne pouvaient venir que du dehors. En voilà bien un qui part du visible pour aller vers l'invisible, comme le ferons plus tard nombre de physiciens, et les existentialistes de
Jean-Paul Sartre.
Tous ces gens ont forgés les consommateurs que nous sommes, ils ont forgés le fait que nous sommes des animaux comme tous les autres ; le tout inscrit dans la case :
"Sciences sœurs", filles d'une mère commune, la biologie.
Freud en chef de file a forgé le dogme prison de la conception animaliste de la nature humaine, dont on a les pires difficultés à se défaire.
Presque à cette même époque du 19è siècle et de la naissance du matérialisme pur et dur, le mot sociologie est apparut (en 1830, une création de
Auguste Comte, d'après le dictionnaire
Le Robert). Sur le
Wikipédia je lis d'ailleurs qu'Auguste Comte perdit la foi à l'âge de 14 ans ! C'est assez comique pour la suite de ce que dégagera ce personnage.
On peut aussi lire dans le Wiki : "La psychanalyste
Raquel Capurro note que les idées positivistes, en particulier la notion de Grand-Être associé à l'Humanité (avec une majuscule), déjà en germe avant Auguste Comte, puisent leurs racines dans le
Culte de la Raison et dans le culte de l'Être suprême, qui eurent lieu pendant les phases extrêmes de la Révolution française" (de 1789).
On en peut pas couper comme ça un être humain uniquement en une mécanique, en un corps. C'est de la dualité tueuse.
Par exemple :
Maharshi : On peut parler de témoin quand il y a un objet à voir. Alors c'est la dualité. La Vérité se trouve au-delà des deux. [En un Point focal]. Dans le mantra
sâshi chetâ kevalonirgunash ca [Témoin, conscience, seul et sans qualités] le terme
sâkshi (témoin) doit être compris comme la
sannidhi (la présence) sans laquelle rien ne pourrait exister. Voyez comme le Soleil est indispensable aux activités du monde. Et pourtant, il ne participe aucunement à ces activités qui, elles, ne peuvent pas se dérouler sans lui. Il est le témoin des activités. Il en va de même pour le Soi.
(
Ramana Maharshi, extrait de l'enseignement 466, du 6 mars 1938)
Savoir aussi que l'ego agit en la présence du Soi. Il ne peut pas exister sans le Soi. On a donc bien la base de l'invisible sur laquelle repose le visible.
Et en ce qui concerne l'objet du désir : "Où trouve-t-on le vrai plaisir ? Seulement en soi. Le plaisir ne doit pas être cherché dans le monde extérieur", Enseignement 457.
Étant attaché au monde, le
jîva [l'individu] est l'auteur de ses actes et en récolte les fruits. Si ceux-ci sont conformes à ses désirs, il est heureux, autrement il est malheureux. [On reste donc dans un attachement égoïste et sans compassion] Donc le bonheur et le malheur sont le résultat de son attachement. Si les actions étaient accomplies sans attachement, il n'en attendrait pas les fruits. (Ramana Maharshi, extrait de l'enseignement 467, du 7 mars 1938)