http://www.noein.jp/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Noein

Il est question de « dimension » dans cette japanimation en 24 épisodes, donc de matière, ou de spatio-temporel. Mais qu’est-ce qu’une dimension ? Le dictionnaire le Robert indique : mesurer, grandeur mesurable. Cela me fait penser au TEMPS : s’il y a personne pour le mesurer, il n’existe pas ! Car il a bien fallu qu’un individu découvre qu’une ombre se déplace et que l’on peut s’en servir pour mesurer la course du Soleil dans une journée : le cadran solaire. Donc prendre conscience du temps. Pareil pour la mesure d’un supposé espace... Et qu’est-ce que la matière ? Depuis beaucoup de générations on essaye de savoir ce qu’est « le temps ». On cherchera toujours dans ce domaine, et heureusement que les choses cachées ou les secrets de la matière le demeureront à jamais...

 

 

Mais qui dit matière dit : intérieur et extérieur, c’est-à-dire inconscient et conscient (sens de con : avec, et scient : savoir). Alors le monde dans lequel chacun vit peut ne pas COÏNCIDER avec celui des autres. Chacun d’entre nous existe entièrement seul(e), dans un monde séparé, propre à chacun (on naît seul et on meurt seul, on ne peut pas demander à son voisin de le faire pour soi ! Ainsi nous avons notre propre temps ou chronologie). Nos traitements de l’information se passeraient donc au niveau inconscient. Et les mailles de la structure d’un morceau de calcaire emmagasinent des informations pour bien en faire quelque chose !... Aussi, je n’hésite pas à écrire : TOUTE MATIÈRE EST DOUÉE D’INTENTION.
Qui dit matière dit LANGAGE. Et depuis « l’accident » de la Tour de Babel la LANGUE UNIVERSELLE est perdue. C’est vraiment la malédiction solipsiste des langages particuliers. Et pour communiquer avec des matières étrangères à nous humains, il faut maintenant modifier notre matière : la transformer, ou avoir recours à des vibrations sonores, lumineuses ou en d’autres états (âme par exemple ou rêves) et propres à être comprises par les plantes, ou les minéraux, ou par un jaguar.
Cela évoque aussi le « problème » des ET ou extraterrestres ou formes de vie extérieures à notre belle planète Bleue, car l’équation : temps, distance, hasard, volonté, Unité ou Dieu, etc, forme un casse tête pour les ufologues (Ufologie : Unidentified Flying Object, et logie). Le sujet de Noein nous montre des formes coagulées organisées venants d’autres espaces que le notre ; des ET déguisés ? Ou des volumes à pattes avec temporairement une tête deux yeux et des cheveux ? Les fantômes, comme disent les petites filles dans les épisodes.

 

 

Dès les premières images de l’épisode 1 de Noein : La neige bleue, je trouve ça joli, même si ça pète de partout dans le pré-générique ! Après ça se calme, pour découvrir un décor en 3D ou en relief, ramenant la Multiplane des Studios Walt Disney à la préhistoire. Il y a quelquefois d’autres décors en 3D mais la plupart des décors sont en 2D et de facture réaliste, et dès le début on pénètre dans la sempiternel école du monde japonais, et évidemment chacun possède son téléphone portable ! Mais au moins la maman de Yuu, le héros de l’histoire, surveille sa consommation de téléphone...
Le graphisme des personnages est un peu plus original que dans d’autres animations, et a un petit côté esquisse ou caricature agréable. Il y a des plans avec des voitures ou des trains qui sont carrément du rotoscope.

 

 

Le héros : Yuu, jeune écolier avec ses grands yeux carrés, trouve « chiant d’être un gamin », il voudrait être tout de suite un adulte... Dans l’histoire il est accompagné par son amie d’enfance : la jolie Haruka. Encore une fois le traitement graphique des personnages est intéressant. Yuu à le temps de « devenir adulte », car dans « d’autres dimensions » il est : Noein, Karasu... Réincarnation ?!
La musique soignée par moments, avec une jolie orchestration modèle américain, et un apport de chœur soutient bien l’image ; un petit côté Russe de chez Borodine, pour l’espace...

Du point de vue « scientifique », c’est intéressant le logo de la représentation du temps ou d’une dimension par une structure ressemblant à des spirilles d’ADN bouclant sur elles-mêmes tel un Ouroboros, le Serpent qui se mord la queue, symbole de cycles, de fréquences et donc de temps (à ne pas confondre avec une prison comme celle d’un éternel retour ! Mais l’Ouroboros peut aussi signifié : s’engendrer de sa propre volonté. Symbole qui paraît simple mais est en faîte complexe).

 

 

Les auteurs de Noein se sont bien documenté, car il est question du « torque du Dragon » hors dans le mot torque il y a le son : tore, donc le sens de tordu, de tourbillon, de tourner autour de quelque chose. Une représentation possible du temps est, peut-être, le TORE plus les COULEURS. Et à ma connaissance, la couleur on ne le mentionne nulle part, sauf chez Anton Parks et chez moi ... Le TORE semble fondamental dans la notion spatio-temporel. Tout est une question de FRÉQUENCE, affectant aussi les rythmes cellulaires. Et on cantonne trop souvent le cerveau dans un endroit : dans une boîte en os et également dans des cellules des intestins. Mais depuis quelques années on s’aperçoit que cela est inexacte : LE CERVEAU S’ÉTEND EN DEHORS DU CORPS. C’est-à-dire qu’au lieu d’avoir un seul « moteur » nous avons « plein de petits moteurs ». Le traitement de l’information n’est pas central mais passe par une multitude de parties travaillant en parallèle. Hors notre technique informatique ne sait travailler actuellement qu’en séquence. On peut être ému par la qualité d’approche de la matière de Noein.
Le mot CHRONOLOGIE est plus approprié que temps, car il fait partie de la loi de « cause et effet ». Chronologie : succession d’un Instant se déplaçant sur le Tout (c’est ma définition).

 

 

Au cours de l’épisode 2 : Fugue, on découvre qu’il y a deux autres espaces temps : Lacryma et Shangri-la, ce dernier nom vient de Shangrila, qui est proche de Shamballah, du Royaume de la tradition Bouddhiste : Agharta. Shangrila et Agharta sont des lieux cachées, imaginaires peut-être, quoique ! En tous cas des lieux mythiques.
Shamballah fait partie du scénario de FullMetal Alchemist.

Au niveau truquages de Noein, il y avait de quoi faire avec les jongleries de dimensions, et visuellement c’est réussit. Certains plans, avec la musique, sont impressionnants et de toute beauté (épisode 3 : Qu’on en finisse). En regardant quelques plans image par image, on peut se rendre compte de la somme de travail et du soin que la mise en mouvement des dessins a demandé.
J’ai relevé dans la traduction française une logique outrée digne de notre réalité, et qui me rappel un peu ce que me lançait à la gueule parfois mon psychiatre en des termes très proches : ceux qui n’ont pas la force de vivre ne méritent que la mort.
J’aime bien les décors d’intérieur de la maison de Haruka montrant une vie pépère : par exemple avec le chat qui cohabite avec le gros chien blanc et les pantoufles de couleur rose de Haruka et de ses copines sur un tapis, et un mélange de meubles plus très modernes et d’une vieille table en bois artisanale.

Quatre étoiles pour Noein, qui vous laisse sur le charme de sa métaphysique. A quand un dessin animé Taoïste !?

Michel Roudakoff

 

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