Drame de l'écriture
 

Ecrit par Sechy, le 02-11-2010 01:33

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Publié dans : Les News, Dernières news

Tags : Écriture, Intellect, Langage, Paroles, Mental, Symboles, Vibrations

 
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Drame de l'écriture
et de la libre pensée
 
 
 
Rappel : A la Renaissance le monde commence à se tourner à l'extérieur, nous sortons du géocentrisme des Grecs et d'Aristote pour aller vers l'héliocentrisme, c'est déjà ça, quoique du point de vue du sens symbolique ça se discute (on part de l'invisible pour aller vers le visible). La Renaissance ce sont les grands voyages à travers les océans, vers l'Amérique pour anéantir des civilisations entière au nom de mon Dieu qui est meilleur que le tient, comble des universalismes qui ne peuvent que donner la mort... La Renaissance ce sont des découvertes techniques comme la chambre noire (Camera obscura), qui permis aux peintres à la mode de l'époque de reproduire "la réalité" presque parfaitement ; donnant ainsi foi à la raison et à l'analyse si chère aux encyclopédistes révolutionnaires et à Aristote. Cette Camera obscura qui deviendra la photographie, puis le cinéma et nos images digitales du moment actuel. Cette photographie qui sert de preuve de "la réalité", pauvres humains qui demandent des preuves "scientifiques", visibles par tout le monde ; à tel point que paradoxalement on se sert de la photo pour identifier un individu, sur une carte d'identité et dans les fichiers de la police. La "nouvelle photo qui va plus loin" c'est l'ADN.
 
La Renaissance c'est Galilée et le perfectionnement des instruments de mesures et Giordano Bruno, Tycho Brahe, puis plus tard Isaac Newton, et la encore une explosion vers l'univers, un début de cosmogonie actuelle avec l'héliocentrisme. A l'idée d'un centre du monde immobile, il était venu le temps de lui substituer une infinité de centres possibles, tous en translation uniforme les uns par rapport aux autres. Tout commence a se rationnaliser, la pensée en devient plus libre, mais l'opinion aussi.
La Renaissance débouche donc sur la « libre pensée », et du même coup paradoxalement sur un manque de liberté : pour le pouvoir impossible de gouverner en reconnaissant le droit à chacun de ne pas être d’accord. Ainsi la libre pensée a donné autant d’opinions qu’il y a d’individu, renforçant du même coup l’individualisme.

De la Renaissance viendra la création vers 1630 d'un cercle de réflexion, donc on va carburer dur du côté mental, avec Gassendi, Naudé, Diodati, etc. Mais si on carbure dur du mental, on cache jalousement ses découvertes en des publications clandestines, avec codages des apparences... pour bien-sûr tromper le profane. Le liberté de pensée oui ! mais pas pour tous...
À la Renaissance on invente, ou plutôt on réinvente l'imprimerie (Johannes Gutenberg), pour le meilleur (rapidité !) et pour le pire : perte des essences et règne de l'intellect.



Libre pensée et problème de l'écriture

Toute écriture est-elle alphabétique ? syllabique ? sonore ? ou idéographique (les pictogrammes et les idéogrammes) ?
Normalement c'est L'IMAGE, de ce que nous renvoie le sens de la vue, donc le symbole qui renvoie un sens DIRECTE ; cette image et symbole ne passe pas par des conventions humaines comme un quelconque alphabet. Or, l'image transmet une vibration à la fois visuelle et sonore : la parole. Longtemps nos frères humains utilisèrent uniquement la parole ; ils n'utilisaient des supports, bois ou argile, que par commodité ou pour garder des traces pendant un certain temps, la mémoire peut faire défaut ! Mais comme dans un roman où l'on interdit les livres, les gens se transmettent par la parole leur savoir de génération en génération. On dit que "les paroles s'envolent et les écrits reste", ce n'est pas vrai ! Regardez ce qui est arrivé à la Bibliothèque d'Alexandrie, incendiée plusieurs fois, à cause de ses écrits  qui ne plaisaient pas à certains pouvoirs. Et à notre époque il n'y a rien de plus volatil que l'informatique ; CD-Rom et disques durs ont un temps de vie beaucoup plus court qu'une simple feuille de papier. Pour bien faire, il faudrait avoir recours aux cristaux pour stocker des informations, comme dans les films de science-fiction.

L'avantage du système idéographique est qu'il est compris dans toutes les langues, comme de tous symboles simples. Le système idéographique doit donc comporter un grand nombre de Hiéroglyphes. L'amélioration pour diminuer le nombre de Hiéroglyphes fut le système syllabique associant à chaque signe un son, mais cette réduction de symboles exige alors l'apprentissage d'une langue. Le système alphabétique réduit encore plus les Hiéroglyphes : 26 lettres pour notre alphabet Gréco-latin. Il en résulte une économie de moyens mais un appauvrissement de la synthèse, de la vision d'ensemble.

L'origine de l'écriture découle des dessins que faisaient les "Hommes des cavernes" sur les parois des grottes qui les abritaient. Aussi il est naturel que les premières écritures furent idéographiques. Le drame vient donc de la COMMODITÉ, de la FACILITÉ, il fallait aller vite et on inventa des dessins de plus en plus stylisés n'ayant plus rien à voir avec la "réalité". Les signifiants (naissance du signe)  acquièrent ainsi peu à peu une certaine indépendance de dessin par rapport à leur signifié (contenant du symbole).
Les hiéroglyphes de l'Ancienne Égypte sont à la fois idéographiques et phonétiques.

J'écris souvent ici : mots/maux, parce que ne sont que des assemblages de l'alphabet, et donc des conventions qui ne représentent pas le sens, l'essence de l'image, du symbole. Le MOT/MAUX est donc un mal...
L'écriture est comme la coagulation d'une prise de conscience, du fait que les signaux ne se confondent pas avec les choses auxquelles ils renvoient et qui existent indépendamment d'eux.
Alors, plus on s'approche des formes alphabétiques d'écriture et plus le rapport entre ce qui est écrit et ce que le texte "veut dire" sera arbitraire et conventionnel, d'où par exemple la difficulté d'interpréter le sens des textes dans des ouvrages d'Alchimie !
L'écriture n'est que la représentation du langage sonore grâce à un système de signes graphiques, conventionnels car choisis par une communauté, et ne pouvant être compris que par elle. L'écriture est donc un système de code faisant appel à un certain nombre de clés nécessairement arbitraires sans lesquelles elle reste inintelligible. Comme pour la courte durée de vie d'un CD-Rom, la mémoire d'une écriture et se perd rapidement, en tous cas nettement plus que la langue parlée. Donc la puissance de l'écriture ne pourra jamais rivaliser avec la souplesse et la force vibratoire de la tradition orale, c'est-à-dire de l'Origine, du Soi de Ramana Maharshi, de ce qui est au plus près, du CENTRE, de l'INSTANT, de la Source.

Le passage de la société de la parole à celle de l'écriture est un drame, car l'écriture accentue tout défaut de l'abstraction, elle ne reflète pas le message de la parole, elle ne fait que l'appauvrir. L'écriture ne transmet jamais toutes les nuances de la paroles, des expressions de visages, de puissance du volume sonore, des intonations, etc.
Dans notre écriture actuelle on ne dispose que de deux façons pour exprimer la surprise : la ponctuation et la lexicalisation (vocabulaire).

Curieusement il est mal vu de ne pas savoir lire et écrire : les sociétés contemporaines de culture orale sont vues comme analphabètes, et ne jouisse pas de la considération que l'on peut porter aux civilisations disparues et sans écriture, telle celle des Incas.
On sépare donc arbitrairement "culture développée" et "culture sous-développée"...

La communication de la pensée est essentiellement orale, or depuis l'invention de l'imprimerie, de nos moyens modernes, la communication circule à une rapidité folle, élevant dans un sens comme dans l'autre l'éveil de la conscience. Mais alors, communique-t-on vraiment ?
Personnellement je n'arrive presque jamais à tenir sur un forum et me fait éjecté dans les 3 ou 4 jours ! "Parler" à travers un clavier d'ordinateur est handicapant, d'où peut-être le recours au langage SMS (bjr sava?), lequel d'ailleurs est plus proche du langage parlé. La chronologie ou temps de lecture, comme en musique le temps de lire une phrase, est une tueuse ! Pour la musique le compositeur György Ligeti luttait à sa façon et avec ses accords en lecture verticale (harmonie) contre ce "temps de lecture".
D'ailleurs la "musique des mots" est utilisé dans les sciences traditionnelles comme l'Alchimie, avec la "Langue des Oiseaux". Les cultures orales font appel à des moyens mnémotechniques pour des représentations mentales ou graphiques, comparables à des pictogrammes, schémas cosmographiques, répétitions de formules musicales, etc. Plus le procédé sera simple et archaïque et mieux sera l'efficacité.

La véritable communication est la transmission de pensées ou TÉLÉPATHIE, confondue par quelques psychiatres actuels et certainement "mécanistes" avec une psychose ! Voir la page Wiki sur l'ingénieur Kevin Warwick et ses recherches en télépathie.

En résumé : l'écrit c'est une lourdeur et de la mémoire fugace ; la parole c'est du DIRECTE, nous sommes dans l'Instant. Mais le meilleur langage reste le SILENCE !

M. R.
 
 
(Photo du haut de Dominique Kubler)
 
 

Dernière mise à jour : 02-11-2010 02:10

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