Yasashii Jikan
 

Ecrit par Sechy, le 16-11-2008 21:01

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Publié dans : Sommaire JDramas, Sommaire Dramas du JAPON

Tags : Dramas, Japon, Nature, Yasashii Jikan

 
Yasashii Jikan
優しい時間
 
 
 
 
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Drama en 11 épisodes diffusé au Japon sur Fuji TV en 2005, sur un scénario de Satoshi Kuramoto. Magnifique drama qui mérite toute l’attention car il concerne la vie, la Nature et l’amour ; a goûter surtout parce qu’il fait l’éloge de la lenteur et un peu du silence. Ça manque beaucoup à notre époque de soit disant communication, uniquement technologique... et encore... La lenteur est parfaitement exprimé par le nom du café, établissement lui-même acteur et portant le nom « L’horloge de la forêt ». Malgré ce tempo qui peut en dérouter plus d’un, je vous recommande chaudement Yasashii Jikan ; il forme un magnétisme étonnant.

C'est l'histoire d'un petit café situé dans l'île septentrionale de Hokkaido.
Yukichi Wakui (joué par Terao Akira) a l'habitude de travailler comme un homme d'affaires prospère dans un prestigieux cabinet d'échange. Il a travaillé pendant plusieurs années à New York ainsi que dans d'autres villes dans le monde entier. Lorsque son épouse Megumi Wakui (joué par Otake Shinobu) est décédé à l'âge de 47 ans dans un accident de voiture il y a trois ans, il a décidé de quitter la compagnie. Il n'avait que 57 ans. Quand Megumi est morte dans l'accident, son fils de 18 ans: Takuro Wakui (joué par Ninomiya Kazunari), était dans la voiture, mais il a survécu.

Yukichi décline l'offre de passer dans une société affiliée après son départ à la retraite, et il déménage à Furano, la ville natale de Megumi. Là, il a commencé l’exploitation d’un petit café nommé « L’horloge de la forêt ».
À l'insu de Yukichi, Takuro travaille comme apprenti chez un fabricant de poteries à Biei, une ville située à 50 km de Furano. Son père ne s'est pas adressé à lui depuis l'accident.
 
 
 
Un jour, Takuro rencontre Minagawa Azusa (joué par Nagasawa Masami), une belle serveuse employée par son père, et qui a l'habitude de briser accidentellement les poteries et la vaisselle du magasin. Il ne faut pas longtemps pour que les deux jeunes gens tombent amoureux.

Le mur de glace entre le père et le fils va t-il fondre ?

Ajoutant de la couleur à l'art du drama : les conversations entre Yukichi et les touristes et les visiteurs du café commentants les chutes de poteries dans le magasin. (D’après Fuji TV)

Au début on aperçoit Takuro confronté à la dureté du pétrissage de l’argile qui servira a faire une poterie. Il doit se rendre à Furano pour une livraison et pendant le trajet il a peur, car c’est là que vit son père. Nous apprenons que c’est avec la vente de la maison qu’il avait à Tokyo que son père est parti à Furano pour monter ce café appelé : L’horloge de la forêt. Depuis l’accident, les liens sont rompus entre le père et le fils.
 
 
 
On s’apercevra rapidement que ce café est sobre, presque luxueux, que ce sont les consommateurs qui broient eux-même leur café ; mais surtout que la maison située en pleine forêt a l’air comme sortie de terre, et non construite des mains de l’homme. L’émotion est déjà installée dans cette démonstration de la simplicité de la Nature. Le contraste entre la vie des affaires aux États-Unis et dans d’autres parties du monde ne semble pas avoir affecté Yukichi. Peut-être qu’il lui fallait cela pour surmonter la mort de sa femme. Au court des épisodes elle semble souvent plus qu’en pensées aux côtés de Yukichi. C’est ce qu’exprime joliment et discrètement le réalisateur.

Takuro effectue sa livraison de vaisselle d’argile dans un petit café. Il donne les assiettes à la femme qui était amie avec sa mère : Kujo Tomoko (joué par Yo Kimiko), et laquelle possède ce petit café, et qui lui a procuré le travail chez le potier. Par la force des choses Tomoko est la seule qui sache ce qui s’est passé dans la famille de Takuro. Takuro en profite par son entremise, pour qu’elle remette un cadeau de lui à son père, c’est l’anniversaire de ses 60 ans, et c’est une jolie tasse à café qu’il a faite lui-même. La difficulté étant qu’il ne peut pas faire dire à Tomoko que c’est lui qui a fait la tasse, son père risque non seulement de savoir où il se trouve, mais aussi de la briser. Et comme nous sommes dans la symbolique de l’argile, donc d’une certaine fragilité, dans un grand magasin où on vend de tout, Takuro entend un bruit de vaisselle cassée, c’est sa première confrontation avec Minagawa Azusa. Comme elle risque de faire tomber une nouvelle fois ses emplettes, c’est Takuro qui l’aide... et c’est parti entre Takuro et Azusa !
 
 
 
À L’horloge de la forêt, Tomoko remet le cadeau de Takuro à son père. Il l’a trouve belle. Hélas il faut garder le secret sur le fabricant de cette tasse... A proximité du café nous avons droit à de magnifiques paysages paradisiaques. On apprend que Takuro est plus ou moins responsable de la mort de sa mère en voiture. Au café c’est amusant de voir les clients moudre leur café. (Je ne bois plus de café depuis plus de 20 ans !)
Comme dans la forêt autour du café il vole des insectes des neiges, ça sert de liaison pour nous ramener en arrière dans le logis de Yukichi et de sa femme Megumi, lui parlant de ces insectes annonçant la neige 10 jours plus tard.
Azusa n’a pas encore renouer un deuxième contact avec Takuzo, et pour cause, elle travail chez le père de Takuro et continu de casser de la vaisselle ! Comme ça la contrarie beaucoup, et que son patron ne veut pas qu’elle lui rembourse la casse, Azusa et Takuro s’étaient échangé leur numéro de téléphone lors de leur première rencontre, ainsi elle l’appelle pour avoir de la nouvelle vaisselle, la cause ayant été plantée à cette première fois. Malheureusement il est très difficile de répondre pour Takuro, car il est dans un décor dantesque digne de celui que dû être l’antre de cuisson de l’émailleur, savant et potier Bernard Palissy.
 
 
 
Yasashii Jikan est un drama très reposant, suivant le rythme de la Nature, et donc prenant son temps. Il est discret aussi, avec des silences ponctués par une très douce musique. Ces silences sont comme des attentes qui demandent à ce nous voyons la suite des épisodes...
Encore à propos de silence, il y a une très jolie séquence où l’on voit Yukichi parler à se femme Megumi, comme si elle était vivante, elle est vivante... Il lui sert même un café dans la tasse fabriqué par son fils. Mais au bout d’un temps il revient dans la dimension trop actuelle, et la tasse de Takuro est seule posée à l’autre bout du comptoir.

Et miracle, pour une fois, le réalisateur et surtout le scénariste ne nous sortes, presque, pas une fin d’épisode à la Aristote ! Ce sont les silences qui sont des attentes comme je l’écris plus haut. C’est un drama en forme de haïku suspendu ! Et il y a une jolie chanson sur le générique de fin, d’ailleurs si on a le temps toute la bande son vaut le coût d’être écouté.
 
 
 
Au deuxième contact avec Takuro, Azusa récupère de jolies assiettes provenant de l’atelier où travail Takuro. Malheureusement aux dires de l’une des assistantes de Yukichi, trop de couleurs sur ces assiettes risquent d’affecter le goût du curry, surtout avec le riz. Azusa déçu utilise la fragilité de l’argile...
Fragilité de l’argile comme fragilité de l’amour : une cliente et son mari entrent au café de L’horloge de la forêt. Elle ne veut pas se trouver aux côtés de son mari. Celui-ci quitte le café, la jeune femme en pleine Lune de Miel pleure. Elle dit qu’elle a été agressé par son mari... (sous-entendu sexuellement !) Mais elle vient juste de se marier... Les autres clients entendant ça sourient et n’y comprennent rien. Nous assistons donc à un cours d’éducation sexuelle avec pour professeur Tomoko.
 
 
 
Troisième contact : Azusa retrouve à son atelier Takuro pétrissant son argile, pour en extraire les néfastes bulles d’air. Il paraît qu’il faut trois ans pour maîtriser le pétrissage.
Il y a tout de même un peu de suspens tournant un moment autour des assiettes données à Azusa par Takuro et qu’elle a cassé. Le patron de Takuro voudrait les récupérer pour faire quelque chose, et bien-sûr il ne sait pas qu’elles ont été cassées. Les éléments vont s’en mêlés et mettre du piment dans la relation Azusa Takuro : l’épreuve de la cuisson de l’argile, sans les bulles d’air qui peuvent faire fouarrer toute la fournée. Mais les deux tourtereaux sont comme des photons, ils sont connectés sans tenir compte de la distance et par conséquent du temps, tel que nous croyons en ce moment concevoir l’espace mélangé au temps.
Très émouvant la fin de la leçon de vie pour les deux jeunes mariés qui s’en vont réconciliés, et où tout le café de L’horloge de la forêt s’est mobilisé pour eux. Il n’y a que les Japonais pour oser introduire un tel sujet si intime, si naturel dans une histoire.
 
 
 
Dans l’épisode trois il vient se mêler un trouble ou une complication en la personne de ce qui semble être un ancien flirte d’Azusa, son premier amour, un professeur ; cela va rallonger « l’horloge ». Dans cet épisode Takuro apprend qu’Azusa travaille à L’horloge de la forêt. Elle lui raconte ce qu’on dit sur son père : Yukichi, appelé par tous le Master mystérieux. Elle lui dit aussi qu’il est très seul... Par un retour arrière insensible et presque pas gênant, on en apprend plus sur la relation tendue père - fils, ou Yukichi - Takuro ; ils se blessent affectivement maladroitement l’un et l’autre.

A partir de l’épisode quatre, l’intensité émotionnelle augmente, en difficultés, en drames aussi.

Cinq étoiles pour ce jolie et frais drama qui coule dans une chronologie minérale : L’horloge de la forêt avec des fins d’épisodes si élégantes où c’est la première fois que je vois ça. Et bravo vraiment pour la simplicité émouvante qui coule tout au long de l’histoire. Bravo au scénariste. Les quatre comédiens principaux sont formidables. Même les comédiens invités ou secondaires sont naturels, et s’intègrent parfaitement à l’ensemble.


Michel Roudakoff
 
 
 
 
 
 
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Dernière mise à jour : 17-11-2008 22:53

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