Ouvrier
 

Ecrit par Sechy, le 31-01-2009 17:46

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Publié dans : Les News, Dernières news

Tags : Artisan, Matière, Ouvrier, Politique, Ptah, Travail

 
Ouvrier
 
Rien de nouveau sous le soleil. Il n'y a de nouveau que ce qui a déjà été oublié.
Les essences sont toujours les mêmes qu'il y a 2500 ans et au-delà. Le monde a été créé en mesure, nombre et poids et c'est vrai pour l'éternité.
(Jean Coulonval)
 
[OVRIER] [LABOREOR]
Ouvrir la Terre, OPÉRA / OPÉRA-TION.
Celui qui agit. Celui qui fait des choses efficaces, il SAIT, il CONNAIT. (Il s’agit ici du vrai ouvrier).

MANŒUVRE, mot qui à notre époque possède un sens péjoratif, comme il était déjà méprisé au Moyen Âge :
- Main [Manovrier] : ouvrier manuel.
- Bras [Braceor] : celui qui charge quelque chose avec ses bras.
 
L’Ouvrier, population de personnes que l’on appelle parfois actuellement “ les petites gens ”.
Le vrai, TRAVAILLE POUR LE PLAISIR, le goût de la Matière ouvrée.
Ce qui sauve le vrai ouvrier, c’est le geste bien fait, qui est aussi une forme de pensée.

PTAH : Dieu Égyptien de Memphis, protecteur des Artistes/Artisans, chez les Égyptiens de l’Égypte pharaonique. Son nom signifiait “ celui qui ouvre ”, dans la cosmogonie de Memphis c’est le Dieu Créateur du Verbe. Ptah est ainsi le dieu « des petites gens », des artisans et artistes, je ne le répéterai jamais assez !

Michel Roudakoff (Extrait d’un projet de Glossaire)

 
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Voici une parfaite description de L’OUVRIER, d’après Jean Coulonval, dans son livre : Synthèse et Temps Nouveaux, pages 325-330.   

Il n'est plus guère d'ouvriers qui perçoivent le divin et le cosmique au travers de leurs outils et de leur travail, sauf dans le compagnonnage. Pour les vrais ouvriers il y a perception immédiate, sans un hiatus qui doit être comblé par un discours logique, de l'identité d'essence du sacré et du profane. Cela est vrai pour tout art, pour tout artisan. C'est l'imbécillité des temps bourgeois qui a distingué l'art gratuit du travail qui n'aurait pour fin que l'argent.

...

Les ouvriers d’industrie sont mécanisés, ils sont les instruments de mise en œuvre d’une technique qu’ils n’ont pas eux-mêmes élaborée, à laquelle ils ne comprennent rien. Ils ne sont pas en situation de percevoir les choses de l’Esprit en filigrane, par transparence, au travers de leurs gestes, de leur travail. Ils travaillent seulement, ils ne font pas une œuvre.
 
...

L'ouvrier manuel, opératif, vit la soudure des essences et des accidents d'une façon immédiate, sans ce hiatus que le spéculatif prétend combler par le discours logique. Pour lui, la non-conformité des accidents aux essences est immédiatement sanctionnée : son travail est loupé et il ne passe pas à la paye. Au contraire, le spéculatif peut passer sa vie à construire des systèmes philosophiques qui satisfont son appétit de « vérité possédée », passer sa vie d'universitaire à enseigner des conneries sans s'en porter plus mal, au moins financièrement. S'il sait prendre le vent de l'opinion du moment, de la température des pulsions telluriques, de l'instant historique, il fait fortune en imaginant un nouveau philosophisme, qui sera remplacé par un autre, au gré des appétits du « savoir ».
La Maçonnerie spéculative est une singerie de la maçonnerie opérative (Franc-maçonnerie). Elle ne construira jamais une cathédrale sociale. Elle n'a fait que des H.L.M.

Je ne suis pas maçon, mais ouvrier d'usine. Je vais donc employer un symbolisme de mes outils.
1. Le tour, ou toute autre machine pour usiner le métal avec des outils de coupe. Il possède une essence : la conjonction de deux mouvements, l'un circulaire de la pièce à usiner, et l'autre de translation de l'outil sur la pièce (ou l'inverse). Cette conjonction, ou sa possibilité, existe de toute éternité dans les essences de la Création, avant même qu'aucun homme ait eu l'idée, dans le temps et l'espace, de construire un tour. Les tours, fraiseuses, perceuses, imaginés à partir de ces essences géométriques pour une multitude de besoins particuliers, je les appellerai des « accidents ». Il se trouvera toujours un imbécile pour essayer de faire fonctionner la machine à l'envers, c'est-à-dire renverser l'ordre essences-accidents. Résultat : il bousille quelque chose.
La révolte de Lucifer, le péché originel, ce n'est rien de plus. C'est simple comme le fil à couper le beurre.
2. L'équerre à centrer. C'est un outil qui sert à trouver le centre approximatif d'une surface qui ressemble plus ou moins à une circonférence. A la façon dont on a décidé que Bourges est le centre géométrique de la France.
La circonférence fort irrégulière représente la section d'une barre d'acier plus ou moins cylindrique. En portant l'appui des tétons en plusieurs points on trace autant de lignes AB. On obtient un petit polygone irrégulier qui est le centre approximatif. Ce sont les accidents externes du contour de la pièce qui en ont décidé. En quelque sorte, ils l'ont imaginé, fabriqué. C'est ce que fait le mode de pensée qu'on appelle « opinion », scientifique, métaphysique, ou même religieuse, quand l'homme se fait de l'Absolu une conception qui convient à ses appétits, dans le monde des accidents, du spatio-temporel.
Le discours logique qui cherche les essences au travers des accidents opère à la façon de l'équerre à centrer qui ne peut tenir compte de toutes les lignes AB possibles pour la simple raison qu'elles sont en nombre inépuisable, in-défini (ce qu'on appelle à tort l'infini). Pas plus que l'équerre à centrer, il ne peut tenir compte de tous les accidents existants ou possibles dans le spatio-temporel, et en conséquence aucun discours logique (tous les philosophismes sont des discours logiques) ne peut atteindre à la vision de l'Absolu. Il est toujours couillonné. L'Homme ne peut atteindre l'Absolu que si l'Esprit vient lui-même le chercher pour le placer au centre, c'est-à-dire en LUI.
Tous les philosophismes, avec leur miroitement verbal, sont des miroirs à alouettes qui ne sont guère dangereux tant que leurs promoteurs se contentent de pondre des bouquins, mais sont des catastrophes quand ils s'incarnent dans des structures politiques concrètes, dans des « Partis » qui n'existent en tant que tels que parce qu'ils prétendent être détenteurs de la Vérité, du centre de toutes choses, ce qui fait que tous sont des dictatures, des totalitarismes, en acte ou en puissance.
La Vérité, pour l'Homme et pour chaque homme, c'est l'idée qu'il se fait de sa nature d'homme. Et il se trouve que, de même que l'équerre à centrer situe le centre d'une façon subjective, par approximation imaginative, aucune idée de l'Homme acquise par le discours logique, et qu'on appelle « opinion », n'a de valeur scientifique, quoi qu'elle en prétende.
En fait, la connaissance par l'Homme de sa nature humaine ne peut être une science puisque toute science naît d'un dialogue entre un sujet qui étudie et un objet étudié ; et que par ailleurs l'Homme étant ontologiquement, en ses essences, le résumé, la globalité de l'Être et de l'ex-istant, il est de ce fait dans l'impossibilité de se poser comme sujet étudiant d'un « Univers » qui lui serait extérieur. C'est, géométriquement, impossible. C'est pure illusion satanique fondée sur le renversement des rôles entre essences et accidents.
La politique est la science de la gestion des sociétés selon l'idée qu'on se fait de l'Homme (au sens générique). En conséquence, elle implique, de la part de ceux qui exercent le pouvoir politique, la connaissance des essences de l'Homme, de son ontologie. Connaissance qui ne peut s'acquérir à partir des accidents, pas plus que l'équerre à centrer ne peut définir un centre absolu, géométriquement vrai, lequel ne peut absolument pas être une opinion.
L'Absolu, c'est ce que toutes les religions appellent Dieu, l'Être source de tout ex-istant. Ce besoin de perception de l'Absolu régit tous les individus, ceux qui se disent civilisés et ceux qu'on dit sauvages ; mais il est vrai aussi que l'homme a toujours été tenté de rechercher cet absolu au travers des accidents du spatio-temporel et qu'il est difficile d'atteindre la perception pure de « Je suis celui qui est ». Les civilisations se sont toujours construites sur des compromis entre l'Absolu et les perceptions, contingentes et limitées, du spatio-temporel. Le règne de l'opinion en tant que critère de vérité politique n'a pris valeur dogmatique qu'avec la révolution de 89, et le communisme en est la maturation historique en se parant des prédicats de l'Absolu, ce qui en fait une religion à l'envers, comme l'envers d'un cuivre repoussé. Il ne faut pas s'étonner d'entendre dire par ceux qui ont quitté le communisme qu'ils ont perdu la foi.
Le communisme est la dictature aussi radicale que possible d'un philosophisme, d'une idéocratie. Il professe le dogme que les accidents engendrent les essences. C'est une naiveté infantile mais le monde en crève. Il est bien connu que les enfants sont cruels.
Le renversement des rôles entre essences et accidents est la marque infaillible du satanisme. Les constructeurs de systèmes intellectuels, de « ismes », ont bouffé la pomme. Les autorités de l'Église sont aussi en train de la bouffer en réduisant la religion au sentimentalisme social et politique (progressistes), ou au conservatisme des formes rituelles (Lefebvre).
Le discours logique ne vaut que pour juger des accidents entre eux (J'opine pour telle ou telle explication), comme le fait la science expérimentale. Mais il se trouve que la science parvenue à son terme, ayant atteint la suture du physique et du métaphysique, rencontre la logique de l'illogique. Elle en est abasourdie.

Jean Coulonval   
 

Dernière mise à jour : 14-08-2009 15:10

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