Prison matérielle et Prison virtuelle
 

Ecrit par Sechy, le 19-06-2018 00:09

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Tags : Accident, Alchimie, Allégeance, Banques, Bouche, Capitalisme, Catastrophe, Chan, Chimère, Christ, Circoncision, Confort, Corps, Démiurge, Démocratie, Diable, Dieux, Dragon, Dualité, Eau, Ego, Fétiche, Gordiasade, Gratuit, Grégaire, Guerre, Humain, Information, Innocence, Instant, Intelligence, Intérêt, Japon, Jardin, Juif, Klan, Lait, Langage, Langue, Liberté, Lucifer, Matrice, Maux, Méditation, Mental, Morale, Mort, Mot, Nature, Occident, Opinion, Orient, Panique, Paradis, Phallus, Pierre, Porte, Puce, République, Réseaux, Rêve, Rien, Sagesse, Simple, Social, Soi, Souffrance, Spiritualité, TAO, Temps, Vérité, Vide, Vieux, Viscères, washingtonisme, Yokaï

 
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Prison matérielle et Prison virtuelle (cybermonde)
 
 
- Les maux du corps réclament du Secours.
- Les maux de l’Esprit [du mental] réclament du Temps.
(Savinien de Cyrano de Bergerac)

De même qu’il est plus facile de quitter une cage matérielle qu’une prison psychologique (Yoga Vasistha).
La cage = les désirs. Une cage matérielle en fer ça rouille ; mais une cage en désirs ça se renforce selon le principe de l’évolutionnisme de la géométrie de la ligne droite ! Ce qui est tout bénéfice pour le libéralisme-capitalisme !!! Et avec le virtuel, ça peut durer longtemps, ça ne rouille pas !!!
 
Matière : « sage ou ignorant, le corps est sujet au bonheur et au malheur, au plaisir et à la douleur. Les objets satisfaisant procurent du plaisir, et la privation est source de souffrance. Telle est la nature », explique le Yoga Vasistha.
« Plaisir et souffrance apparaissent même en l’absence de l’objet concerné. La cause en est l’impression que le cœur a reçue par l’intermédiaire des sens. Ensuite icelle s’accroît d’elle-même ».
Plaisir et douleur ne sont que des productions du mental et donc de l’ego. Si le jiva [âme individuelle] se rend compte que tout cela, et y compris lui-même, n’est rien que la Soi, alors il retrouve l’équilibre. « Comme une lampe sans combustible, il ne s’agite pas à nouveau. Car le jiva est alors réalisé en tant que non-entité et se trouve réabsorbé dans la Conscience dont il n’est que la première émanation ».

« C’est par cette nature du Soi que cet univers est né. Il est maintenu par la limitation du Soi ou conditionnement du fait de l’alternance de l’ordre et du désordre. Quand cesseront une telle limitation du Soi et un tel conflit entre l’ordre et le désordre, il n’y aura plus naissances d’êtres ».
« Je parcours le monde pour m’amuser, car je n’attends rien de personne. Quand je viens en ce monde, mes pieds ne touchent pas la terre », explique la reine Réalisée Cudâlâ.
Elle dit encore : « Les ignorants sont piégés par les fruits de leurs actions à cause de leur conditionnement (tendances). Quand on abandonne icelles, l’action devient non-action, qu’elle soit traditionnellement considérée comme bonne ou mauvaise. En l’absence d’autolimitation ou de volonté, les actions ne portent pas de fruits ». « Ni les tendances ni le sentiment de l’ego ne sont une entité réelle ! Ils apparaissent du fait de la bêtise ». En abandonnant cette bêtise on re-découvre le Soi et il n’y a plus de limite.
QUI EST PARVENU À LA CONNAISSANCE DE SOI NE NAÎT PAS ! (ce qui rejoins Arthur Rimbaud et « la vraie Vie » qui n’est évidemment pas ici-bas…).

Un home chez qui se trouvait la très très très rare combinaison de la richesse et de la sagesse, pratique d’intenses austérités pour acquérir la Pierre Philosophale (cintamani), qui peut exaucer tous les désirs de son propriétaire. La Pierre apparaît rapidement sous ses yeux. Il la vit vraiment sous ses yeux, il n’avait qu’à tendre les bras pour la saisir ; mais il ne parvint pas à être absolument sûr de son fait. Son mental commençait à faire ses ravages : « Est-ce bien, oui ou non, le cintamani ? Dois-je le toucher ou pas ? Peut-être disparaîtra-t-il si je le touche ? On ne peut certainement pas l’acquérir en si peu de temps ! etc. ».
Bref, perturbé par le mental il ne fit aucun effort pour saisir la Pierre. Il n’était pas destiné à l’avoir. La TAUTOLOGIE dit que l’on n’obtient que ce qu’on mérite au moment où on le mérite. Même si le joyau céleste se présente devant lui, l’imbécile n’en tient aucun compte. Donc la Pierre disparut. Pour obtenir le cintamani le riche-sage se plongea de plus bel dans les austérités. Au bout d’un temps il vit sous ses yeux une verroterie envoyée pas les êtres célestes qui s’amusèrent à ses dépends. Pensant qu’il s’agissait du cintamani, le riche-sage le ramassa avec cupidité en plus, car il commença de nouveau à calculer, donc à projeter…
« À cause de sa bêtise il endura bien des souffrances. ”Les grands calamités, la vieillesse et la mort ne sont rien comparées aux souffrances provoquées par la bêtise. En fait, la bêtise orne la tête de toutes les souffrances et de toutes les calamités !” (YV VI, 1-88).

Pierre, cintamani ou SCARABÉE : « Un Scarabée se fabrique un cocon de bouse d’où émergera la vie, grâce à un pur effort de concentration du mental. Si la vie peut émerger d’une boule de bouse, pourquoi ne serait-il pas possible de produire un corps en concentrant la pensée sur l’endroit où demeure l’Esprit céleste quand l’embryon a quitté la matrice ? » interroge Le Secret de la Fleur d’Or, chapitre : L’Esprit originel et l’esprit conscient, traduction : Thomas Cleary.
La Pierre appelée dans le Secret de la Fleur d’Or : Pilule d’Or : « La Pilule est l’Énergie Originelle Primordiale, réelle et unifiée. Une fois raffinée par le feu [à trouver, car ce mot est un gouffre sans fond qui peut aussi signifier l’eau !], cette énergie devient définitivement indestructible et c’est pourquoi on l’appelle la ”pilule d’Or” ».

Il y a un parallèle à cette histoire du riche-sage mais pas tant que ça, avec l’éléphant idiot.
Un méchant cornac faisait subir toutes sortes de mauvaises choses à un grand et fort éléphant, qui décide un jour de s’échapper de sa cage. Sa tentative d’évasion dura trois jours. Bien-sûr le cornac arriva et vit ce que l’éléphant avant fait. Mais l’éléphant s’échappa pour de bon. Le cornac grimpa à un arbre d’où il comptait sauter sur le dos de l’éléphant afin de le soumettre à nouveau. Il manqua la tête de l’animal en tomba juste devant l’éléphant. L’éléphant vit son bourreau à terre devant lui ; pourtant, saisi de pitié, il ne lui fit aucun mal. (On observe une telle compassion même chez les bêtes). L’éléphant s’enfuit.
Le cornac ne perd pas l’idée de récupérer son éléphant. Il parcourt la forêt, et après de longues heures il aperçoit son éléphant dans des broussailles. Il rassembla d’autre dresseurs qui l’aidèrent à creuser une grande fosse qu’ils couvrirent de feuillage, tellement ce cornac était obsédé à l’idée de récupérer son éléphant. Évidement au bout d’un temps l’éléphant tombe dans la fosse ; ainsi de nouveau captif et entravé par le sadique cornac, l’éléphant se retrouve à la case départ !
L’éléphant avait négligé son ennemi qui était pourtant tombé devant lui.

Concernant ces deux histoires il y a portant un différence entre une homme ignorant ou bête et un « idiot » au sens dostoïevskien du terme ! Parce que l’idiot de Fiodor Dostoïevski se rapproche plutôt des Réalisés vivants comme les représentent les Taoïstes, qui symbolisent ces Réalisés par des imbéciles, des SINGULARITÉS, DONC DES IDIOTÈS (du grec qui signifie simple, particulier, étranger à quelque chose, mais pas aliéné : l’idiotès de la Taoïcité est libéré de l’ego, en un sens il est « aliéné » (non-lié) de l’ego, c’est-à-dire : privé de l’ego) ; une citation de Dostoïevski confirme l’Idiotès du Taoïste : « J’ai un projet : devenir fou ! ». Ce roman de Dostoïevski m’a toujours fasciné parce que me collant trop affectivement…

Le vrai imbécile est le riche-sage qui abandonne la Pierre [symbolisant le Renoncement total ou Putréfaction, ou Silence], pour s’emparer d’une verroterie [les austérités et tout le reste], un jouet dont le riche-sage fut le jouet. « En pensant bêtement : « J’ai obtenu le cintamani », tu n’as en vérité même pas gagné un morceau de cristal ! Voilà le sens de la première parabole », explique la Réalisée Cudâlâ à son royal époux Sikhidhvaja.
Pour l’éléphant, ses puissantes défenses figurent viveka (discrimination, sagesse) et vairagya (absence de passion). Le cornac représente l’ignorance crasse et la souffrance. Malgré sa puissance l’éléphant a été vaincu par le cornac.
Ignorance = l’erreur de l’éléphant qui n’a pas tué le cornac.
Ignorance = les austérités en forêt du riche-sage : « le piège de la fosse qui porte le nom d’ascétisme », explique Cudâlâ.

Cudâla : « Tu n’a pas renoncé à tout, ô roi ; n’agis donc pas comme si tu jouissais de la Félicité du renoncement suprême ! ”Tu as une chose, à laquelle tu n’a pas renoncé, qui est la meilleure part du renoncement. Une fois icelle complètement abandonnée sans laisser la moindre trace, alors tu accéderas à l’état suprême, où la souffrance est inconnus” (YV VI, 1-93).

Bien-sûr le roi croit qu’il lui faut renoncer à son corps, mais Cudâlâ lui dit : « Le corps n’est pas responsable de l’expérience du plaisir et de la douleur. Qui plus est, la destruction du corps ne signifie pas le renoncement total. Par contre, tu jettes quelque chose qui constitue une aide pour un tel renoncement ! ». Bref, Le Secret de la Fleur d’Or enseigne que seulement un mental vide qui ne pense pas à sa vacuité, voilà ce qu’on appelle la véritable vacuité ; car prendre une sensation ou une expérience de vacuité pour la Vacuité même, est une grave erreur !

VACUITÉ = abandon de la graine d’où naissent royaumes, corps, épouse et tout le reste comme le dit Cudâlâ au roi. « Quand on abandonne cette graine, il y a renoncement total à tout ce qui est dans le présent et même dans le futur ! ».
GRAINE = concept et opinion ; « on lui donne [à cette graine] également le nom de mental, jiva et vide », explique Cudâlâ.
« En renonçant à ce que tu considères comme n’étant pas à toi, tu créés une division en toi-même », très important ce qui dit Cudâlâ.
« Ô roi, ayant abandonné toute chose, demeure dans cette forme et dans cet état où tu te trouves. Abandonne même la notion de « J’ai renoncé à tout » [voir ci-dessus le Secret de la Fleur d’Or], et demeure dans un état de Paix suprême ».

La Réalisation du Bien ultime commence dans l’Infini et s’arrête dans l’Infini, dit le Secret de la Fleur d’Or. Dont la pratique se résume ainsi : « Vacuité du mental » ; « Il suffit de comprendre cela. Ces simples paroles peuvent vous éviter des dizaines d’années de quête ».
« D’abord, il y a la vacuité et vous voyez le vide de toute chose. Ensuite, vient le conditionnel : tout en sachant que les choses son vides, vous ne détruisez pas la multiplicité des phénomènes mais vous les considérez d’une manière constructive, tout en restant centré sur la vacuité.
Si, tout en pratiquant la contemplation de la vacuité, vous savez ne pas perdre de vue que la multiplicité des phénomènes ne peut être éliminés et, cependant, ne pas vous y attacher, une telle pratique comprend les trois contemplations [vacuité, conditionnel, centre, qui ne forment qu’UN] ».

Pierre ou Pomme c’est du même Thème de la Pierre Philosophale ou Soi : le Fruit ou Manifestation de l’énergie de la Conscience infinie. « Ô Râma, ce rocher est en fait la Conscience cosmique ; son homogénéité fait penser à une roche. pourtant il apparaît que toutes les diverses créatures de cet univers se trouvent dedans », explique Vasistha au Prince Râma.
Ayant pratiqué la sculpture sur Pierre, ces lignes sont très claires pour moi : « Même si un sculpteur « crée » différentes formes dans la roche, icelle est toujours roche : de même dans le cas de cette Conscience cosmique qui est une masse homogène de conscience. Ainsi que le bloc de roche contient potentiellement diverses formes qu’on peut tirer de plusieurs coups de ciseaux à taille de la pierre, les différents noms et les formes diverses des créatures de cet univers existent potentiellement dans la Conscience cosmique. De même que la roche demeure roche, qu’on la sculpte ou pas, LA CONSCIENCE DEMEURE CONSCIENCE, que le monde apparaisse ou pas [que la forme apparaisse ou non]. L’APPARENCE DU MONDE N’EST QU’UNE EXPRESSION VIDE ; SA SUBSTANCE N’EST QUE DE LA CONSCIENCE [comme déjà exprimé sur le site, quand mon intention de sculpter une forme dans un gros bloc de calcaire n’était pas nette, le calcaire me le faisait savoir en me renvoyant de dangereux éclats dans la figure ; c’était étonnement flagrant pour moi] ».

”Puisque la graine ne contient rien d’autre que la graine, même les fleurs et les fruits sont de la même nature que la graine ; la substance de la graine est aussi la substance des effets subséquents” (YV VI, 1-46) ». Bref, la masse homogène de la Conscience cosmique ne donne naissance à rien qui ne soit ce qu’elle est en Essence.
Vasistha explique que le temps, l’espace et autres facteurs de cette soi-disant création (qui est en vérité un autre aspect de la même Conscience) ne sont rien d’autre que la Conscience. Conscience infinie ou Soi qui est l’unique indivisibilité, donc NOUS : « La Pierre est unique, la notion de nombreux lotus n’apparaît que relativement à cette Pierre unique. Semblablement, l’opinion de diversité naît dans la conscience sans causer de diversité. Mais, de même que l’eau se trouve dans un mirage sans y être dans le même temps, il en est de même de la diversité par rapport à l’infinie Conscience. Tout Cela est le Soi », explique Vasistha.

À suivre…

[Voyage en cette dimension en compagnie de Vasistha (ou Vasishtha), un des grands Sages de l’ère du manvantara. Énorme merci à son traducteur le Swami Venkatesananda (1921-1982). Hymnes composés par Vasishtha dédiés à Agni (Igné-Inné…)]
 
 

Dernière mise à jour : 19-06-2018 23:11

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