Économie surprenante
Sagesse et Folie 8
Suite des « Sublimes paroles et idioties » de Nasr Eddin Hodja.
Nasr Eddin Hodja est un personnage légendaire, ou mieux, « légendarisé », dont la tradition s’est constamment diversifiée et enrichie au cours des siècles. La vérité par l’absurde, le renversement des choses dites normales est conforme à la loi des croisements, celle de la focale d’un objectif, et il se révèle à l’œil du lecteur témoin l’inanité de toute entreprise humaine.
Il ne faut pas oublier que derrière l’écran de l’illusion de ce monde tout s’inverse : ce qui semblait vrai se révèle faux, ce qui paraissait lumière devient obscurité, ce qui était raisonnable semble folie ; et ce que l’on croyait conscient n’était que sommeil.
L’AVANTAGE D’ÊTRE VOLÉ
Une nuit, Nasr Eddin et sa femme, couchés côte à côte dans l’obscurité, sont réveillés par un bruit de pas dans la maison. Khadidja prend peur et elle dit à son mari à voix basse :
- Qu’Allah nous protège, Nasr Eddin ! Un voleur s’est introduit dans notre maison !
- Attends un peu, lui répond le Hodja, il n’y a rien qui presse.
- Fais-le partir, je t’en prie. Manifeste-toi.
- Attends un peu, te dis-je. S’il trouve quelque chose à nous voler, je le lui ferai rendre. Ce sera toujours ça de gagné.
(D’après le livre : Sublimes paroles et idioties de Nast Eddin Hodja, recueillis et présentés par Jean-Louis Maunoury, Éditions Phébus)
[En haut, illustration de Michel Roudakoff]
Autres pages sur le Hodja.
Dernière mise à jour : 07-02-2009 13:03
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