La loi de succion ou d’appropriation forme la
cause de la souffrance exprimée par la sensation,
et c’est cela qui engendre le spatio-temporel
qui n’a pas de fin et est l’évolutionnisme.
Les cités des noms-les-formes et des sensations
et les munitions des opinions, le violence
du mental et le cancer de l’ignorance, l’errance
dans la loi de succion sans pouvoir considérer
les choses, il manque actuellement totalement
et cruellement de VRAIE LUMIÈRE.
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Maharshi : Si on s’abandonne [au Soi], il n’y a plus personne pour poser des questions ou pour penser à quoi que ce soit. Soit on parvient à éliminer toutes les pensées en se tenant fermement à la pensée-racine ‘je’, soit on s’abandonne sans condition au Pouvoir supérieur. Seuls ces deux chemins conduisent à la Réalisation [du Soi].
(Ramana Maharshi, entretien 321 du 7-1-1937).
Dans le sommeil profond, rien n’est perçu ; ce n’est qu’après le réveil que tout apparaît. Quand les pensées surgissent, le monde vient à l’existence ; que peut-il être d’autre, à part une pensée ?
(Ramana Maharshi, entretien 322 du 7-1-1937).
« La cinquième stance [du
Arunnâchala-ashtakam] se termine par les paroles suivantes :
‘Y a-t-il quelqu’un [à part Toi]… ?’ Les premiers mot de la sixième stance répondent :
‘Oui, il y a Toi, l’Être unique…’ Puis la stance poursuit : « Bien que seul et unique, Il se reflète néanmoins, en vertu de Ses pouvoirs merveilleux, sur le minuscule point ‘je’ (l’ego), appelé également ignorance ou ensemble des tendances latentes ; cette lumière réfléchie est la connaissance relative. Selon le prârabdha (les fruits des actions passés) de chacun, elle permet aux tendances intérieures latentes de se manifester sous la forme du monde matériel et d’intérioriser ce monde matériel encore sous formes de tendances intérieures subtiles. Ce pouvoir est appelé mental sur le plan subtil et cerveau sur le plan physique. Ce mental ou cerveau sert à l’Être éternel comme un verre grossissant, à travers lequel Il apparaît comme l’Univers. En état de veille et de rêve, le mental est tourné vers l’intérieur. l’Être suprême prend, par l’intermédiaire du mental, l’apparence de la diversité en état de veille et de rêve, tandis qu’il reste replié sur lui-même dans l’état de sommeil profond, d’évanouissement, etc.
Par conséquent, vous êtes toujours Cela et ne pouvez pas être autrement. Quels que soient les changements, le même Être unique reste toujours vous-même ;
il n’existe rien en dehors de vous-même.
La cinquième stance dit : Une fois exposée au grand jour, une plaque photographique, sensible à la lumière, ne peut pas capter d’images. De même, le mental (la plaque sensible), une fois exposé à Ta lumière, ne peut plus refléter le monde. De plus, le Soleil n’a d’autre source que Toi-même. Si ses rayons sont si puissants qu’ils empêchent la formation d’images, combien alors plus forte doit être Ta lumière ? Voilà pourquoi il est dit que rien n’existe à part l’Être unique, Toi-même.
La sixième stance : le point minuscule (l’ego) est constitué d’obscurité ; c’est l’ego formé de tendances latentes. Lorsque le sujet percevant (l’ego) se manifeste, il se déploie en objet perçu ou en
antahkarana (organes intérieurs). la lumière doit être faible pour permettre à l’ego de se manifester. En pleine lumière du jour, une corde ne peut pas ressembler à un serpent. Dans l’obscurité profonde, ne pouvant être vue, il n’y a aucune chance de la prendre pour un serpent. Ce n’est que dans la pénombre, au crépuscule, que peut se produire la méprise. il en va de même pour l’Être pur et radieux qui se manifeste sous forme d’ego : ce n’est possible que lorsque l’éclat de Sa lumière se diffuse au travers de l’obscurité. Cette obscurité est également appelée ignorance originelle (le péché originelle). La Lumière qui passe à travers, par ses qualités, est connue habituellement comme Mental pur ou Ishvara ou Dieu. Il est connu qu’Ishvara est uni à la maya ; en d’autres termes, la lumière réfléchie est Ishvara [voir la page
Le PRINCIPE et le REBIS].
L’autre nom, celui du Mental pur, implique aussi l’existence d’un mental impur. C’est le mental actif, rajasique ou l’ego ; celui-ci ne peut être projeté par le mental sattvique [pur] qu’à travers une autre réflexion de lumière. L’ego est donc le produit d’une seconde obscurité (
avidya). Vient ensuite le mental lourd, tamasique, qui se manifeste sous la forme d’
antahkarana (organes internes) et qui permet d’apercevoir le monde.
Quant au corps physique, on peut dire qu’il se projette vers l’extérieur en tant que monde par le moyen du cerveau. Mais le corps physique n’est qu’une conception du mental. Le mental peut être considéré comme constitué de quatre organes internes ou comme sixième sens ; on peut aussi le considérer comme une combinaison de l’intellect avec l’ego et de
chitta [mémoire, conscience] avec le mental (c’est-à-dire la faculté de la mémoire avec la faculté de la pensée) et en conclure que le mental consiste en deux parties (l’ego et la pensée). Dans ce cas, le
vijnânâtmâ (le soi intellectuel) ou l’ego ou le spectateur constituent le sujet, tandis que l’enveloppe mentale ou le spectacle constituent l’objet.
Les états de veille, de rêve et de sommeil profond ont leur origine dans l’obscurité originelle (
mûla-avidyâ). Que le mental se dirige vers l’extérieur, tirant ses expériences des activités mentales dans les états de veille et de rêve, ou qu’il soit tourné vers l’intérieur, dans le sommeil profond, tirant ses expériences des modes de la
maya [illusion], toutes les activités des individus et de l’Univers sont réglementées par un unique Pouvoir. Toutes ces activités ne sont que des phénomènes qui passent à travers la lumière réfléchie sur le substrat de l’Être, lumineux en soi.
De même qu’on ne peut confondre en plein jour une corde avec un serpent, et que cette corde ne peut être vue dans l’obscurité, ainsi le monde ne peut apparaître ni dans le
samadhi [Mâat ou direct] de l’Être pur, lumineux en soi, ni dans le sommeil ni dans l’évanouissement, etc. Ce n’est que dans la lumière réfléchie (lumière mêlée à l’obscurité ou Connaissance souillée d’ignorance) que le monde, qui n’est pas indépendant de sa source, semble naître, s’épanouir et se dissoudre. Sa diversité ne peut exclure la Réalité, la Source originelle [voir la page
Le PRINCIPE et le REBIS].
Il s’agit ici d’un jeu dans lequel le seul et unique Être se multiplie, est objectivé [manifesté], puis se résorbe. Pour accomplir cela, il doit y avoir une
shakti (Pouvoir), et merveilleuse en plus ! Elle ne peut pas non plus être indépendante de son origine. Dans l’Être pur, lumineux en soi, cette sakti ne peut être perçue. Et pourtant, ses activités ne sont que trop bien connues. Que son jeu est sublime !
De son activité originelle sublime (la vibration primordiale) résulte la lumière réfléchie de
sattva ; de là découle l’ego rajasique ; puis des formes de pensée tamasiques, connues communément sous le nom de connaissance, ou comme la lumière qui traverse une lentille grossissante. De même que la lumière artificielle est projetée sur l’écran à travers une lentille, ainsi la Lumière réfléchie traverse la pensée (la lentille grossissante) avant de se déployer sous la forme du monde ; de plus, la pensée, qui est le monde à l’état de semence, semble être le vaste monde extérieur. tel est l’extraordinaire pouvoir ! De cette manière, Ishvara, l’individu et le monde ne proviennent que de la Lumière réfléchie, ayant l’Être unique, lumineux en soi, comme substrat.
Maintenant, qu’est-ce que cette pensée ‘je’ (l’ego) ? Est-elle le sujet ou l’objet dans cette conception des choses ?
Étant donné qu’elle est le témoin de tout pendant les états de veille et de rêve, ou du moins, c’est ce que nous croyons, on peut la considérer comme étant le sujet. mais lorsque le pur Soi est réalisé, elle n’apparaît plus que comme un objet.
À qui est cette pensée ‘je’, l’ego ? Cette investigation est appelée
vichâra.
Les pensées ‘je’ et ‘ceci’ sont toutes deux des émanations de la même lumière. Elles correspondent respectivement aux rajoguna [activité, le fer/faire ou couleur rouge] et
tamoguna [ignorance, obscurité]. Pour que la Lumière réfléchie (pur sattva) soit dépourvue de
rajas et de
tamas, elle doit resplendir en tant que ‘Je’-‘Je’, non-interrompue par la pensée « ceci ». Cet état pur survient, d’une façon temporaire, entre le sommeil et la veille. Si cet état de transition se prolonge, il devient Conscience cosmique ou même Ishvara
[en rapport avec l’ADN ACCORDÉ sur le Cosmos]. C’est l’unique passage vers la réalisation de l’Être suprême, lumineux en soi.
En résumé, on peut dire qu’il y a deux sortes d’expériences durant le sommeil profond dont on se souvient au réveil lorsque l’on dit
‘J’ai dormi comme un bienheureux et je n’avais conscience de rien’. C’est l’expérience du bonheur et de l’ignorance. Nous pouvons donc constater que le Pouvoir s’est transformé en : 1)
âvarana (obscurité), et 2)
vikshepa (diversité). Le mental est le résultat du
vikshepa [distraction, diversité, et par extension
‘démocratie’… ] ».
(Ramana Maharshi, entretien 323, du 7 janvier 1937).
Le
vichâra [questionnement ou pointage] contient : le POINTAGE sur la vérité relative, la vérité absolue, la vérité de l’apparence, la vérité du discernement, la vérité des démonstrations, la vérité du phénoménal, la vérité de la naissance la vérité de l’épuisement et du néant de la naissance, la vérité de la sagesse qui accède à l’Éveil, la vérité de l’accomplissement progressif des dimensions des pérégrins de l’Éveil ; bref, le
vichâra contient parfaitement la vérité de l’accomplissement des Réalisés vivants.
Celui qui POINTE ou RETOURNE LA LUMIÈRE sur : connaît la vérité relative parce qu’il a réalisé l’unique apparence réelle de toutes choses : leur SANS POURQUOI. Il connaît la vérité absolue parce qu’il étudie les caractères généraux et particuliers des phénomènes ; il connaît la vérité de l’apparence parce qu’il comprend les distinctions et différences des choses ; il connaît la vérité du discernement parce qu’il connaît toutes les caractéristiques des agrégats [noms-les-formes, sensations, conscience conceptualisante], des domaines et des sources ; il connaît la vérité des démonstrations parce qu’il éprouve les douleurs du corps et les souffrances du mental ; il connaît la vérité du phénoménal parce qu’il observe tous les continuums de renaissance des divers destinées ; il connaît la vérité de la naissance parce que toutes les brûlures des émotions négatives finissent par s’éteindre ;
il connaît la vérité de l’épuisement et du néant de la naissance parce qu’il n’y a pas de différence entre naître et mourir ; il connaît la vérité de la sagesse qui accède à l’Éveil parce qu’il analyse avec justesse les caractéristiques de toutes les pratiques. (En référence au
Soûtra des Dix Terres, chapitre V, 4)
Il est évident que les phénomènes conditionnés par le conventionnel sont vains et induisent automatiquement en erreur les ignorants. C’est ici qu’il y a lieu d’éprouver de la compassion pour les êtres animés !
De même qu’il y a lieu d’éprouver de la compassion pour toutes les créations conditionnés dans un avant et un après ; de même qu’il y a lieu d’éprouver de la compassion pour le cercle d’ignorance des naissances et des morts et de la soif d’exister et du devenir telle la loi de succion : l’être incapable de s’extraire de l’urbanisme de la cité des agrégats tandis que s’amplifie la masse des souffrances.
Il n’existe pas d’entité ou de forme de vie douée d’un ‘moi’ et d’une certaine longévité, pas de forme de vie qu’il faille nourrir et éduquer, pas d’entité qui persiste à additionner les existences aux existences : il n’y a ni ‘moi’ ni ‘mien’. De même que le mot « antérieur », le mot « postérieur » n’a aucune existence réelle. En sachant CELA, la Liberté authentique s’installe naturellement. (En référence au Soûtra des Dix Terres, chapitre V, 5-6)
Dans l’étonnant et très intéressant film
« Idiocracy », le héros (
”Not Sure”) prend en pitié l’ignorance des humains de l’époque de 2505. Ces êtres humains devenus misérables dans leur libéralisme évolutionniste capitalo-démocratico-conso et mateur ne parviennent pas à se lasser de toutes ces existences, et ajoutent toujours plus à la complexités des mécanismes qui dirigent leurs souffrances. Emportés par le courant du
samsara [cycle des naissances et des morts, monde des noms-les-formes et des phénomènes], ils ne peuvent plus revenir en arrière, d’où le problème dans le film de trouver une
« machine à remonter dans le temps » pour revenir au
« jour d’avant » (comme dans notre fiction du covid-19…). Les humains de 2505 ne cherchent même pas à s’évader de la prison des agrégats ; ils ne savent pas arracher de leur chair les flèches du winnerisme et de l’opinion [phénomène très visible dans le film à n’en pas douté inspiré des trésors du bouddhisme…]. Très visible qu’en 2505 les humains ne parviennent pas à éteindre l’incendie de la loi de succion : le désir, la haine et surtout l’immense bêtise sont d’un libéralisme absolu à la judéo-maçonnerie spéculateur ! En 2505 ils ne peuvent pas assécher l’océan des désirs : ils sont noyés toujours plus en évolutionnisme juif dans l’immense houle des opinions fictives et des jugements (très bien caricaturés dans le film, et dans le quotidien, et dans ce qui reste de l’institution judiciaire).