L’ego ou ‘je’ est un concepteur, du genre :
- « réalité ultime du monde »,
- de l’individu,
- et d’un éventuel créationnisme avec
la fiction d’un Dieu.
CONCEPT QUI NE SE FABRIQUE QU’À
L’ÉTAT DE VEILLE AVEC L’EGO.
« Y pensiez-vous en sommeil profond ? Cependant, vous existiez et vous étiez la même que celle qui parle en ce moment. Si Dieu, le monde et l’individu étaient réels, ne devraient-ils pas l’être également dans votre sommeil profond ? Ils dépendent donc seulement de la pensée ‘je’. Encore une fois, le monde vous dit-il :
« Je suis le monde » ? Le corps dit-il :
« Je suis le corps » ? C’est vous qui dites :
« Ceci est le monde »,
« Ceci est le corps » et ainsi de suite.
Ce ne sont donc que vos conceptions. Trouvez qui vous êtes et il y aura une fin à vos doutes ». (Ramana Maharshi, entretien 197 du 9-6-1936).
« Qu’est-ce qu’une conception mentale si ce n’est une méditation ? », exprime le Maharshi à l’entretien 220 du 1-7-1936.
- Maharshi : Les objets, sensations ou pensées sont tous des conceptions mentales. Le mental s’élève une fois que la pensée ‘je’, ou l’ego, s’est élevée. D’où l’ego s’élève-t-il ? De la Conscience abstraite ou pure Intelligence.
- Question : S’agit-il de l’âme ?
- Maharshi : âme, mental, ego ne sont que des mots. Il n’y a pas d’entités de cette sorte. La conscience est la seule vérité.
- Question : Alors cette conscience ne peut procurer aucun plaisir.
- Maharshi : Sa nature est Félicité. Seule la Félicité est. Il n’y a donc pas de jouisseur pour jouir du plaisir.
Jouisseur et jouissance – les deux se fondent en elle.
- Question : Dans la vie ordinaire, il y a plaisir et souffrance. Ne devrions-nous pas rester seulement avec le plaisir ?
- Maharshi : Le plaisir consiste à tourner le mental vers l’intérieur et à l’y maintenir ; la souffrance, à le tourner vers l’extérieur. Seul le plaisir existe. L’absence de plaisir est appelée souffrance. Notre nature est plaisir – Félicité (
ânanda).
- Question : Est-ce l’âme ?
- Maharshi : Dieu et âme ne sont que des conceptions mentales.
- Question : Dieu n’est-Il qu’une conception mentale ?
- Maharshi : Oui. Pensez-vous à Dieu pendant le sommeil ?
- Question : Mais le sommeil est un état de torpeur.
- Maharshi : Si Dieu est réel, Il doit toujours être présent. Vous restez bien la même durant les états de sommeil et de veille. Si Dieu est aussi vrai que votre Soi, Dieu doit être présent dans le sommeil, comme l’est le Soi. Cette pensée de Dieu ne surgit qu’à l’état de veille. Qui pense en ce moment même ?
- Question : Je pense.
- Maharshi : Qui est ce ‘je’ ? Qui le dit ? Est-ce le corps ?
- Question : C’est le corps qui parle.
- Maharshi : Le corps ne parle pas. Si c’était le cas, parlait-il durant le sommeil ? Qui est ce ‘je’ ?
- Question : Le ‘je’ à l’intérieur du corps.
- Maharshi : Êtes-vous à l’intérieur ou à l’extérieur du corps ?
- Question : Je suis certainement à l’intérieur du corps.
- Maharshi : Le savez-vous quand vous dormez ?
- Question : Quand je dors, je reste également dans mon corps.
- Maharshi : Êtes-vous consciente d’être dans le corps pendant le sommeil ?
- Question : Le sommeil est un état de torpeur.
- Maharshi : Le fait est que vous n’êtes ni à l’intérieur ni à l’extérieur. Le sommeil est l’état naturel de l’être.
- Question : Alors le sommeil doit être un meilleur état que celui de veille.
- Maharshi : Il n’y a pas d’état supérieur ou inférieur. Que ce soit en sommeil profond, en rêve ou en état de veille, vous êtes exactement la même. Le sommeil est un état de bonheur dans lequel il n’y a pas de souffrance. Le sentiment de manque, de douleur, etc., ne se manifeste que pendant l’état de veille.
Quel changement a eu lieu ? Vous êtes la même personne dans les deux états et cependant il y a une différence en ce qui concerne le bonheur. Pourquoi ? Parce que le mental s’est maintenant manifesté.
Ce mental s’élève après la pensée ‘je’. La pensée ‘je’ s’élève de la Conscience. Si l’on demeure en elle, on est toujours heureux.
- Question : L’état de sommeil est l’état dans lequel le mental est tranquille. Je le considère comme le pire des états.
- Maharshi : Si c’est ainsi, pourquoi tout le monde désire-t-il le sommeil ?
- Question : C’est le corps qui s’endort lorsqu’il est fatigué.
- Maharshi : Le corps dort-il ?
- Question : Oui. C’est la condition dans laquelle les forces du corps sont réparées.
- Maharshi : Admettons-le, mais le corps lui-même dort-il et se réveille-t-il ? Vous venez de dire vous-même que le mental est tranquille pendant le sommeil. Les trois états appartiennent au mental.
- Question : Mais ne sont-ils pas des états de l’âme dont l’effet se produit par les sens, le corps, etc. ?
- Maharshi : Ils ne relèvent ni du corps ni de l’âme. L’âme reste toujours pure et non contaminée. Elle est le substrat parcourant ces trois états. Quand l’état de veille prend fin, je suis ; quand l’état de rêve prend fin, je suis ; quand le sommeil profond prend fin, je suis. Ils se succèdent et cependant, je suis encore. Ils sont comme les images d’un film projetées sur un écran. Elles n’affectent pas l’écran. De même, je ne suis pas affecté quand l’un ou l’autre de ces états prend fin. Si ces états relevaient du corps, vous seriez consciente de votre corps en sommeil. L’êtes-vous ?
- Question : Non.
- Maharshi : Sans être conscient du corps, comment peut-on dire que le corps existe pendant le sommeil ?
- Question : Parce qu’on le retrouve toujours au réveil.
- Maharshi : Le sens du corps est une pensée ; la pensée appartient au mental, le mental s’élève après la pensée ‘je’ et la pensée ‘je’ est la pensée-racine. Si celle-ci est tenue fermement, les autres pensées disparaîtront. Alors il n’y aura plus de corps, plus de mental, ni même d’ego.
- Question : Que restera-t-il alors ?
- Maharshi : Le Soi dans toute sa pureté.
- Question : Comment s’y prendre pour faire disparaître le mental ?
- Maharshi : Il n’y a pas besoin de vouloir le détruire. Penser cela ou le souhaiter est en soi une pensée.
Si on cherche le penseur, les pensées disparaîtront.
- Question : Vont-elles disparaître d’elles-mêmes ? Cela semble si difficile.
- Maharshi : Elles disparaîtront parce qu’elles sont irréelles. L’idée de difficulté est en soi un obstacle à la Réalisation. Elle doit être dépassée. Rester le Soi n’est pas difficile.
- Question : Il paraît facile de penser à Dieu dans le monde extérieur alors qu’il semble si difficile de rester sans pensées.
- Maharshi : C’est absurde. Regarder le monde extérieur est facile et regarder à l’intérieur est difficile !
Cela doit être l’inverse !
- Question : Je ne comprends pas. Tout cela est si difficile.
- Maharshi : Cette idée de difficulté est le principal obstacle. Un peu de pratique vous fera penser différemment.
- Question : Quelle est la pratique ?
- Maharshi : Trouver la source de la pensée ‘je’.
- Question : C’était l’état avant ma naissance.
- Maharshi : Pourquoi pensez-vous à la naissance et à la mort ? Êtes-vous réellement née ? Le mental se manifeste, et cela est appelé naissance. Après le mental, s’élève la pensée du corps – le corps est perçu ; puis s’élève la pensée de la naissance, celle de l’état avant la naissance, de la mort, de l’après-mort… Toutes ces pensées n’appartiennent qu’au mental. De qui est-ce la naissance ?
- Question. : Ne suis-je pas née en ce moment même ?
- Maharshi : Tant qu’il s’agit du corps, la naissance est réelle. Mais le corps n’est pas le ‘Je’. Le Soi ne naît ni ne meurt. Il n’y a donc rien de nouveau. Les Sages voient tout dans le Soi et tout venant du Soi.
En lui, il n’y a pas de diversité. C’est pourquoi il n’y a ni naissance ni mort.
- Question : Si le sommeil est un si bon état, pourquoi ne cherche-t-on pas à y rester toujours ?
- Maharshi : On n’est jamais qu’en sommeil. L’état présent, celui de veille, n’est pas plus qu’un rêve [une TRAME]. Et le rêve ne peut se dérouler que durant le sommeil. Le sommeil est donc à la base de ces trois états. Et la manifestation de ces trois états n’est encore qu’un rêve qui, à son tour, est un autre sommeil. Ainsi, ces états de rêve et de sommeil n’ont pas de fin.
Il en va de même de la naissance et de la mort qui sont, elles aussi, des rêves dans un sommeil.
En vérité, il n’y a ni naissance ni mort.
(Entretien 244 du 29-8-1936).
En vérité, il n’y a ni naissance ni mort, sauf que le mental de l’être humain va
INTERFÉRER (faire E entre) dans l’Instant ou le Ici et Maintenant pour y faire son propre tissage.
Il É-tablit (E) la trame ou trama en latin, Ma-ter, Mère trinaire, Matière (proche du grec
trama : point) des intrigues (du latin
intricare : embrouiller, intrigue, fiction) sur la chaîne des SUCRES DES INSTANTS (effet domino).
Dans la f(r)iction produite aussi bien à l’état de veille que de sommeil vont se produire des INTER-férences ou FAIRE/FER : faire E. D’où le DÉSIR (aller ou être depuis le E), l’En-trave ou en travers qui va tisser la Matière des choses du Seul Réel (Ré-EL).
« On n’est jamais qu’en sommeil. L’état présent, celui de veille, n’est pas plus qu’un rêve [une TRAME]. Et le rêve ne peut se dérouler que durant le sommeil. Le sommeil est donc à la base de ces trois états. Et la manifestation de ces trois états n’est encore qu’un rêve qui, à son tour, est un autre sommeil. Ainsi, ces états de rêve et de sommeil n’ont pas de fin.
Il en va de même de la naissance et de la mort qui sont, elles aussi, des rêves dans un sommeil.
En vérité, il n’y a ni naissance ni mort », dit le Maharshi dans l’entretien cité plus haut.
Ce monde est une hallucination permanente et certains en profitent, PAR L’ARGENT : ils tirent leur
« épingle du jeu » ; ils s’installent dans l’objet ou corps, ils s’installent donc dans une
ÉLABORATION qu’ils prennent pour objet (objectif) en oubliant le JET (le ‘Je’) et ainsi ils se prennent pour le SUJET ; de là la Catastrophe ou PANique (boule-versement des habitudes ou des conventions-confort-conformisme).
« Voilà une histoire, qui serait mentionnée dans la
Pancadashî : Deux jeunes gens d’un même village du sud de l’Inde partirent en pèlerinage pour le Nord. L’un d’eux mourut en route. Le second, retenu par un travail, décida de retarder de quelques mois son retour. Il rencontra un pèlerin et le chargea de porter dans son village les nouvelles le concernant, ainsi que celle du décès de son compagnon. Le pèlerin transmit bien le message, mais par erreur il intervertit les deux noms, si bien que les parents du défunt se réjouirent des bonnes nouvelles, tandis que ceux du bien-portant furent au désespoir.
Vous voyez donc que la douleur ou le plaisir n’ont rien à voir avec les faits, mais dépendent des conceptions mentales. C’est la
jîva-srishti [ce qui est créé par l’individu] qui en est responsable. Tuez le
jīva et il n’y aura ni douleur ni plaisir ; la félicité mentale persistera pour toujours. Tuer le
jīva, c’est rester dans le Soi ». (Ramana Maharshi, entretien 276 du 5-11-1936).
Platon a recours au
TISSAGE pour trouver un symbole capable de représenter le monde : un
FUSEAU. Tisser, métier à tisser ou à filer (quenouille : petit bâton garni en haut d'une matière textile, que les femmes filaient en la dévidant au moyen du fuseau ou du rouet, et Thème principal du conte
La Belle au Bois Dormant : image en haut de page extraite du film de l’usine Disney par ailleurs remarquable prouesse technique et bonne tenue artistique).
Tissage du DESTIN comme la
« lune tisse les destins » ; comme l’ARAIGNÉE tisse sa toile. Tisser = évidemment con-ce-voir des formes nouvelles (variété infinie des noms-les-formes). Mais tisser c’est aussi réaliser le Soi : faire sortir de sa propre substance, le « Je suis ce JE SUIS », tout comme l’Araignée bâtissant sa toile d’elle-même et ne dépendant de personne, il lui fait seulement un « COIN » (un espace ou un « point d’entrée »).
TISSER = le « Gate gate pâragate pârasamgate bodhi svâhâ » (Allé, allé, allé au-delà, allé complètement au-delà, l’Éveil, ainsi), du Soûtra du Cœur de la Connaissance transcendante. Les surfaces ou parcourir : le SENTIER.
Ce qui peut être appelé ”croyance au soi”, n’est pas une croyance. Et pourtant, les croyants adhèrent à cet ego-croyance. Mais ceux qu’on taxe de croyants, ne sont pas réellement existants. ”Croyants” n’est donc qu’une désignation ou pointage.
« Mais le corps physique n’est qu’une conception du mental ». (R. Maharshi, entretien 323 du 7-1-1937).
« Mais le corps physique n’est qu’une conception du mental » (R. Maharshi, entretien 326 du 13-1-1937).
« Où se trouve le cerveau ? Il est dans le corps. Le corps lui-même est une projection du mental. Vous parlez du cerveau selon la conception que vous avez du corps. C’est le mental qui crée le corps et le cerveau qui s’y trouve ; puis il affirme que celui-ci constitue son siège ». (Entretien 328 du 17-1-1937).
« Les plus grandes choses ne sont aussi que des conceptions, et les conceptions relèvent du mental ; au-delà du mental, il y a le Soi. Ainsi, le Soi est plus subtil que le plus subtil ». (Entretien 388 du 6-4-1937).
Le mental et ses FAIRE/FER qui bétonne et machinise la planète.
Depuis des millénaires l’humain veut péter plus haut que son cul : de nos jours, il appelle ça « homme augmenté », ou « réalité augmentée », mais lui il fait toujours dans son « PLUS ÇA CHANGE [uniquement en technologie] ET PLUS C’EST LA MÊME CHOSE » (choses du corps, intérêt, calcul, possession-RÉ-confort).