Cet
opéra a servi de base pour le film de 1936 portant le même nom, avec
Laurel et Hardy.
Synopsis : Une troupe de Bohémiens insultés par un riche châtelain enlève sa fille unique et en font une gitane. Quelques années plus tard, la jeune fille devenue adolescente se retrouve accusée injustement de vol.
Dans ce film on peut admirer l’heureuse époque de la liberté de ton vis-à-vis des Bohémiens et autres Gitans, chose impossible dans notre époque de tragique Inquisition où l’accusation de racisme tomberait aussitôt, de même que celle de l’encouragement au vol, de même que tomberait l’accusation de crimes contre le châtelain. Cette histoire est un conte à ne pas prendre au premier degré, d’ailleurs c’est parfaitement résumé dans le film en une pirouette symbolique finale.
Dans cette musique on sent l’influence de l’Europe central, l’influence des guerres napoléoniennes et de l’échange entre les peuples ? Musique un peu naïve, tantôt campagnarde et fêtes de village, tantôt marches militaires, le tout dans un entraînement bâti essentiellement sur des valses à trois temps bien propre à faire oublier les difficultés de nos existences... et de celle des Bohémiens. Musique élégante qui cohabite avec les valses des
Strauss,
Franz von Suppé, et bien-sûr
Frédéric Chopin dont la Pologne fête l’année mondiale : 2010 année Chopin. La musique de Balfe précède aussi celle de
Sir Arthur Sullivan. L’étonnant c’est que sa musique, dans la mélodie, annonce celle de
Scott Joplin, ce que peut prouver la somptueuse interprétation de
Jessye Norman dans la vidéo ci-dessous. Merci Monsieur Michael William Balfe pour votre fraîche musique qui colle fort bien avec l’art si émouvant des immortels Laurel et Hardy.
Michael William Balfe composa 38 opéras et près de 250 chansons, ce qui n’est guère étonnant tant son phrasé mélodique possède une savante syntaxe, tout comme son orchestration homogène à la sonorité pleine proche de l’orchestration chère aux Américains. Il fut aussi chanteur. Balfe a vécu à Paris entre 1843 et 1845.
Un compositeur à redécouvrir.
Michel Roudakoff