ORAISON DES GNOMES
 

Ecrit par Sechy, le 13-01-2010 15:10

Pages vues : 11719    

Favoris : 44

Publié dans : Elementals Yôkai, Élémentals, Divinités, Yôkai

Tags : Élémentals, Gnomes, Terre, Yôkai

 
ORAISON DES GNOMES
Nord - Mélancolie - GOB - Plomb
 
 
Rois invisibles, qui avez pris la terre pour appui et qui en avez creusé les abîmes pour les remplir de votre toute puissance ; vous dont le nom fait trembler les voûtes du monde, vous qui faites couler les sept métaux dans les veines de la pierre, monarque des sept lumières, rémunérateur des ouvriers souterrains, amenez-nous à l'air désirable et au royaume de la clarté. Nous veillons et nous travaillons sans relâche, nous cherchons et nous espérons, par les douze pierres de la cité sainte, par les talismans qui sont enfouis, par le clou d'aimant qui traverse le centre du monde. Seigneur, Seigneur, Seigneur, ayez pitié de ceux qui souffrent, élargissez nos poitrines, dégagez et élevez nos têtes, agrandissez-nous. O stabilité et mouvement, ô jour enveloppé de nuit, ô obscurité voilée de lumière ! ô maitre, qui ne retenez jamais par devers vous le salaire de vos travailleurs ! ô blancheur argentine, ô splendeur dorée ! ô couronne de diamants vivants et mélodieux ! vous qui portez le ciel à votre doigt comme une bague de saphir, vous qui cachez sous la terre dans le royaume des pierreries la semence merveilleuse des étoiles, vivez, régnez et soyez l'éternel dispensateur des richesses dont vous nous avez fait les gardiens. Amen.
 
On exorcise la terre par l'aspersion de l'eau, par le souffle et par le feu, avec les parfums propres pour chaque jour, et l'on dit l'oraison des gnomes.

Petit résumé :

Il faut observer que le royaume spécial des gnomes est au nord, celui des salamandres au midi, celui des sylphes à l'orient, et celui des ondins à l'occident. Ils influent les quatre tempéraments de l'homme, c'est-à-dire les gnomes sur les mélancoliques, les salamandres sur les sanguins, les ondins sur les flegmatiques et les sylphes sur les bilieux. Leurs signes sont : les hiéroglyphes du taureau pour les gnomes, et on leur commande avec l'épée ; du lion pour les salamandres, et on leur commande avec la baguette fourchue ou le trident magique ; de l'aigle pour les sylphes, et on leur commande avec les saints pentacles ; enfin du verseau pour les ondins, et on les évoque avec la coupe des libations. Leurs souverains respectifs sont Gob pour les gnomes, Djin pour les salamandres, Paralda pour les sylphes, et Nicksa pour les ondins.

Lorqu'un esprit élémentaire vient tourmenter ou du moins inquiéter les habitants de ce monde, il faut le conjurer, par l'air, par l'eau, par le feu et par la terre, en soufflant, en aspergeant, en brûlant des parfums, et en traçant sur la terre l'étoile de Salomon et le pentaramme sacré. Ces figures doivent être parfaitement régulières et faites soit avec les charbons du feu consacré, soit avec un roseau trempé dans diverses couleurs qu'on mélangera d'aimant pulvérisé. Puis, en tenant à la main le pentacle de Salomon, et prenant tour à tour l'épée, la baguette et la coupe, on prononcera en ces termes et à voix haute la conjuration des quatre :

Caput mortuum, imperet tibi Dominus per vivum et devotum serpentem.
Cherub, imperet tibi Dorninus per Adam Jotchavah !
Aquila errans, imperet tibi Dominus per alas Tauri. Serpens imperet tibi Dominus tetragrammaton per angelum et leonem !
Michael, Gabriel, Raphael, Anael !
FLUÂT UDOR per spiritum ELOÏM.
MANEAT TERRA per Adam IOT-CHAVAH.
FIAT FIRMAMENTUM per IAHUVEHU-ZEDAOTH.
FIAT JUDICIUM per ignem in virtute MICHAEL.

Ange aux yeux morts, obéis, ou écoute-toi avec cette eau sainte.
Taureau ailé, travaille, ou retourne à la terre si tu ne veux pas que je t'aiguillonne avec cette épée.
Aigle enchaîné, obéis à ce signe, ou retire-toi devant ce souffle.
Serpent mouvant, rampe à mes pieds, ou sois tourmenté par le feu sacré et évapore-toi avec les parfums que j'y brûle.
Que l'eau retourne à l'eau ; que le feu brûle ; que l'air circule ; que la terre tombe sur la terre par la vertu du pentagramme, qui est l'étoile du matin, et au nom du tétragramme qui est écrit au centre de la croix de lumière. Amen.

Le signe de la croix adopté par les chrétiens ne leur appartient pas exclusivement. Il est aussi cabalistique, et représente les oppositions et l'équilibre quaternaire des éléments. Nous voyons par le verset occulte du Pater que nous avons signale dans notre Dogme qu'il y avait primitivement deux manières de le faire, ou du moins deux formules bien différentes pour le caractériser l'une réservée aux prêtres et aux initiés ; l'autre accordée aux néophytes et aux profanes. Ainsi, par exemple, l'initié, en portant la main à son front, disait : A toi ; puis il ajoutait : appartiennent ; et continuait en portant la main à sa poitrine : le royaume puis à l'épaule gauche, la justice à l'épaule droite, et la miséricorde. Puis on joignait les deux mains en ajoutant dans les cycles générateurs. Tibi sunt Malchut et Geburah et Chesed per aeonas - Signe de croix absolument et magnifiquement cabalistique, que les profanations du gnosticisme ont fait perdre complètement à l'Eglise militante et officielle.
Ce signe fait de cette manière doit précéder et terminer la conjuration des quatre.

Pour dompter et asservir les esprits élémentaires, il ne faut jamais s'abandonner aux défauts qui les caractérisent. Ainsi jamais un esprit léger et capricieux ne gouvernera les sylphes. Jamais une nature molle, froide et changeante ne sera maîtresse des ondins ; la colère irrite les salamandres, et la grossièreté cupide rend ceux qu'elle asservit les jouets des gnomes.
Mais il faut être prompt et actif comme les sylphes, flexible et attentif aux images comme les ondins, énergique et fort comme les salamandres, laborieux et patient comme les gnomes ; en un mot, il faut les vaincre dans leur force sans jamais se laisser asservir à leurs faiblesses. Lorsqu'on sera bien affermi dans cette disposition, le monde entier sera au service du sage opérateur. Il passera pendant l'orage, et la pluie ne touchera pas sa tête ; le vent ne dérangera pas même un pli de son vêtement ; il traversera le feu sans être brûlé ; il marchera sur l'eau, et il verra les diamants à travers l'épaisseur de ta terre. Ces promesses, qui peuvent sembler hyperboliques, ne le sont que dans l'intelligence du vulgaire ; car, si le sage ne fait pas matériellement et précisément les choses que ces paroles expriment, il en fera de bien plus grandes et de plus admirables. Cependant il est indubitable qu'on peut par la volonté diriger les éléments dans une certaine mesure, et en changer ou en arrêter réellement les effets.

Pourquoi, par exemple, s'il est constaté que des personnes, dans l'état d'extase, perdent momentanément leur pesanteur, ne pourrait-on pas marcher ou glisser sur l'eau ? Les convulsionnaires de Saint-Médard ne sentaient ni le feu ni le fer, et sollicitaient comme des secours les coups les plus violents et les tortures les plus incroyables. Les étranges ascensions et l'équilibre prodigieux de certains somnambules ne sont-ils pas une révélation de ces forces cachées de la nature ? Mais nous vivons dans un siècle où l'on n'a pas le courage d'avouer les miracles dont on est témoin, et si quelqu'un vient dire : J'ai vu ou j'ai fait moi-même les choses que je vous raconte, on lui dira : Vous voulez vous amuser à nos dépens, ou vous êtes malade. Il vaut mieux se taire et agir.

Les métaux qui correspondent aux quatre formes élémentaires sont l'or et l'argent pour l'air, le mercure pour l'eau, le fer et le cuivre pour le feu, et le plomb pour la terre. On en compose des talismans relatifs aux forces qu'ils représentent et aux effets qu'on se propose d'en obtenir.
La divination par les quatre formes élémentaires, qu'on nomme aéromancie, hydromancie, pyromancie et géomancie, se fait de diverses manières, qui toutes dépendent de la volonté et du translucide ou immagination de l'opérateur.

En effet, les quatre éléments ne sont que des instruments pour aider la seconde vue.
La seconde vue est la faculté de voir dans la lumière astrale.
Cette seconde vue est naturelle comme la première vue ou vue sensible et ordinaire ; mais elle ne peut s'opérer que par l'abstraction des sens.
Les somnambules et les extatiques jouissent naturellement de la seconde vue ; mais cette vue est plus lucide quand l'abstraction est plus complète.

L'abstraction se produit par l'ivresse astrale, c'est-à-dire par une surabondance de lumière qui sature complètement et rend par conséquent inerte l'instrument nerveux.
Les tempéraments sanguins sont plus disposés à I’aéromancie, les bilieux à la pyromancie, les pituiteux à l'hydromancie, et les mélancoliques à la géomancie.

L'aéromancie se confirme par l'onéiromancie ou divination par les songes ; on supplée à la pyromancie par le magnétisme, à l'hydromancie par la cristallomancie, et à la géomancie par la cartomancie. Ce sont des transpositions et des perfectionnements de méthodes.
Mise en garde :
Mais la divination, de quelque manière qu'on puisse l'opérer, est dangereuse, ou tout au moins inutile, car elle décourage la volonté, entrave, par conséquent, la liberté, et fatigue le système nerveux.

[ Extrait de Dogme et Rituel de la Haute Magie, par Eliphas Lévi ]


(Photo du haut de Dominique Kubler)
 
 

Dernière mise à jour : 13-01-2010 18:32

Citer cer article dans votre site Favoured Print Envoyer à un ami Articles associés

Commentaires utilisateurs  Fil RSS des commentaires
 

Evaluation utilisateurs

 

Aucun commentaire posté



mXcomment 1.0.8 © 2007-2024 - visualclinic.fr
License Creative Commons - Some rights reserved