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Ecrit par Sechy, le 30-09-2011 00:05

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Publié dans : Elementals Yôkai, Élémentals, Divinités, Yôkai

Tags : Amour, Anarchie, Argent, Banques, Chaos, Communisme, Chronologie, Démocratie, Diable, Dictature, Dieu, Église, Esprit, Europe, Goulag, Homéopathie, Inquisition, Justice, Laïcité, Libéralisme, Liberté, Maffia, Médecine, Monarchie, Mondialisme, Mort, Nature, Opinion, Politique, Pouvoir, Prisons, Ptah, Pyramides, Religions, République, Révolution, Robot, Royauté, Russie, Sagesse, Satan, Science, Sécurité, Sexe, Silence, Supplices, Synarchie, Tao, Télépathie, Temps, Terreur, Yokaï

 
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Conventions et Rituels


Page dédiée à la déesse égyptienne MAÂT
et à tous les Chimpanzés de la Terre, qui ont aussi un sens du Rituel.
 
 
 
Ces deux mots sont très proches. Le Rituel, le Rite concerne un règlement, essentiellement un rythme ; la Convention concerne aussi un règlement, comme une alliance, un pacte, un contrat, etc.
Le Rite : usage, coutume. Ensemble de cérémonies du culte en usage dans une communauté religieuse [paroisse, chapelle, église], organisation traditionnelle de ces cérémonies. On parle de liturgie. Dans la même famille entre le mot JEU. Mircea Eliade écrit d’ailleurs, dans Mythes rêves et mystères, qu’on ne découvre la sacralité du monde qu’après avoir découvert qu’il est UN JEU, mais un JEU DIVIN où la chronologie tueuse n’a plus souvent l’occasion de se manifester.
Le mythe, la légende, la poésie sont aussi des récits de Rituels.
Tout cela se résume par CONVENTIONS.
 
Conventions et Rituels ne sont pas directes, ils concernent particulièrement les humains et découlent d’une CHRONOLOGIE. Par exemple au Japon pour boire du thé, il y a tout un Rituel compliqué, rigoureux comme du papier à musique. Dans le Sud des États-Unis lorsque une personne marche sur une route et en croise une autre, elles s’adressent mutuellement des salutations, qu’elles se connaissent ou non ; on appelle ça du « savoir vivre ». C’est un RITUEL, une CONVENTION, une SPÉCULATION (observation).
Le philosophe Henri Bergson parle du rituel de façon intéressante dans son essai sur Le Rire (1899) : « Un homme, à qui l’on demandait pourquoi il ne pleurait pas à un sermon où tout le monde versait des larmes, répondit : « je ne suis pas de la paroisse ». Ce que cet homme pensait des larmes serait bien plus vrai du rire. Si franc qu’on le suppose, le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires.
Combien de fois n’a-t-on pas dit que le rire du spectateur, au théâtre, est d’autant plus large que la salle est plus pleine... »

En Inde, avant de pénétrer dans une maison, chacun enlève ses chaussures et les laisse à l’extérieur. C’est encore un rituel, certes qui a des significations. Construire un bâtiment en l’orientant vers le Nord, ou le Soleil, c’est un rituel.
Rituel = Sacré, Escalier, Échelle (degrés d’avancement), ce qui donne vers la SUPERSTITION. Par exemple la Numérologie en fait partie, comme la divination, l’Astrologie, etc.
Un RITE peut s’accompagner de libations et de sacrifices en l’honneur de divinités, et cela en fonction de l’Astrologie. Rite va avec INITIATION, ainsi certains rites ne s’accordent que pour une classe de privilégiés, le tout déboulant vers un POUVOIR, souvent transmit par hérédité, beaucoup plus rarement, voir très très rarement, par cooptation (je parle ici de société très secrète, dont évidemment on ne connaît même pas le nom ni l’existence, mais qu’on peut cependant deviner en approfondissant).
L’important est que le rite peut être effectué en dehors de toute religion. Le rite en plus de posséder un caractère sacré possède naturellement un sens hautement symbolique.
Une religion qui n’asservie pas ses adeptes ne devrait pas comporter de dogme ni de lois. Elle serait alors proche de Maât. Le rituel est proche de l’INSTINCT (tendance innée). On parle d’instinct, d’intuition, tous opposés au mental et à la « raison » ou intellect. Voilà pourquoi Maât (voir ci-dessous) symbolise ce qui est directe, bien plus que la justice et le fléau de la balance. Fléau indique : REDOUTABLE (voir plus bas : Maât et l’effroi), et aussi le fouet « flagellum », le fléau d’arme au Moyen-Âge. Comme la panique du dieu PAN (la Nature), le Fléau fait mal en découvrant sans recul, sans son enveloppe la graine. On en revient toujours à être le « Je suis celui qui suis », le SOI de Ramana Maharshi...

Aux côtés des rituels profanes se trouvent les rituels sacrés : repas juif du Sabbath, Eucharistie chrétienne, Hadj musulman, marche bouddhiste autour d’un stupa, etc.
Là nous sommes déjà moins dans la chronologie, mais plus dans des canaux à travers lesquels la personne est accordée à des forces supérieures, et se trouve en harmonie rayonnant sur le reste du monde.
Accomplir un Rituel accorde avec le mouvement de l’univers. Le rituel nous lie les uns aux autres ; et dans le monde profane il n’y a qu’à voir le rituel à un concert d’une pop-star.
Les êtres humains sont des ritualistes naturels, innés, probablement déjà au temps de l’homme des cavernes.
Mais ATTENTION ! si un rituel devient trop compliqué, il y a un danger de perdition !

Ce sujet de Rituel est très complexe, car il rejoint l’Instant, ce qui est directe, comme le représente la déesse égyptienne MAÂT. Maât incarne aussi les règles qui régissent la société égyptienne ancienne. C’est Maât qui assurait l’aspect directe, le PRAGMATISME, la liaison entre le roi et ses sujets. Maât est donc un outil de Rituel : un ‘diapason’ pour accorder chaque élément social jouant de concert dans le pays. La plume située sur la tête de Maât représente justement ce qui est directe : la libération de la chronologie tueuse, être léger, libéré de la pesanteur terrestre comme la plume sur le plateau de la balance ne pèse rien. D’ailleurs la pesanteur terrestre limite la taille des humains. Dans le chamanisme la plume est associé à un Rituel d’ascension céleste, de clairvoyance et de divination.
Un animal, mais bien plus, un insecte, est ce qu’il y a de plus directe, surtout plus il est petit ! Léger comme une plume. Si on prend le point de vue de voir l’intelligence comme répondre de façon directe à un problème, un animal comme le chimpanzé fait mieux que n’importe quel humain.
En effet, des psychologues ont soumis de jeunes chimpanzés et des enfants humains aux mêmes tests « d’intelligence ».
On montra une boîte opaque ayant une porte sur un côté, un verrou mobile et inutile placé sur le dessus. Ensuite l’expérimentateur fit tout un Rituel avant d’ouvrir la boîte contenant une friandise adoré des chimpanzés. Puis la boîte fut donnée au chimpanzé, lequel mima les mêmes gestes ritualistes de l’humain afin de récupérer la friandise.
Ensuite l’expérimentateur utilisa la même boîte mais transparente, avec le friandise bien visible. L’expérimentateur recommença le Rituel inutile avant d’ouvrir la boîte. Lorsque la boîte fut remise au chimpanzé, celui-ci put voir à l’intérieur la friandise : il passa au DIRECTE en comprenant l’inutilité, les « singeries » ritualistes de l’humain, et ouvrit tout de suite la boîte pour prendre la friandise.

Donc le même test fut effectué avec des enfants humains. Le test avec la boîte opaque donna le même résultat. Par contre avec la boîte transparente les enfants n’ouvrirent pas directement la porte, et effectuèrent à nouveau le Rituel de l’expérimentateur, donc de pures conventions inutiles ! Les enfants se comportaient selon des conventions inventées par les adultes. Ainsi les enfants d’humains sont des ritualistes innés. Mais cela ne veut surtout pas dire qu’il n’existe pas de rituel chez les chimpanzés, car dans le cas de l’expérience avec la friandise dans la boîte, le chimpanzé à été au plus directe, alors que l’enfant humain lui a continué bêtement les singeries conventionnelles apprises. Donc un rituel doit être authentique, sinon ça donne effectivement une singerie, une messe laïque, comme par exemple l’opinion politique dont la définition se résume par : les meetings, les défilés avec pancartes et banderoles, les chants, les drapeaux, caractérisent toutes les manifestations en proie à un même culte (d’un homme, d’une cause, d’une idéologie). C’est une véritable liturgie. Les singeries franc-maçonniques avec tabliers et toute la quincaillerie symbolique sont de purs rituels.

Et à propos de nourriture, un film sous-marin montrait une pieuvre au prise avec un pot en verre transparent dont on avait fermé l’ouverture par un couvercle en liège et qui contenait de la nourriture. Sans verser dans l’anthropomorphisme, visiblement la pieuvre faisait preuve d’intelligence pour ouvrir le couvercle et recueillir la nourriture, le tout avec l’élégance de l’eau et de la pieuvre.

Ainsi, si un rituel n’est pas authentique ou très simple, il devient : « Dieu, s’il n’est pas la lumière qui transfigure, devient le masque qui déguise », citation de Gustave Thibon dans le libre de Jean Coulonval : Synthèse et Temps Nouveaux. La déesse Maât ne peut pas déguiser, elle est ce qu’il y a de plus directe, de plus léger et libérateur comme la plume qu’elle porte sur sa tête. Elle est la loi du Cosmos. Si Maât est si directe, elle en devient EFFRAYANTE, car ELLE SAISIT : il n’y a plus aucune chronologie, plus aucun recul permettant de s’y retrouver. Maât tue le temps, elle ramène à l’Instant, elle ramène à la situation primordiale paradisiaque ; celle où tout était possible car SPONTANÉE. Et effectivement, il n’est peut-être rien de plus EFFROYABLE que d’être ramené à l’Instant : l’extrême DOULEUR des sept Couleurs, celle ramené au BLANC, à l’INSOLITE, à une NAISSANCE. Toute peur est une peur du réel, donc de l’éternité. Mais pour avoir vraiment peur, il faut que le mental s’installe : l’IMAGINATION ; tout comme l’imagination d’un bonheur à venir contient souvent le meilleur de ce qui en sera jamais éprouvé à l’instant T. Donc ce qu’on prend pour réel avec nos cinq sens n’est qu’illusion...

Dans le BLANC de l’Instant il n’existait pas de conscience de la chronologie ou mémoire de durée temporelle. Ainsi le primitif, comme le chimpanzé, le « sauvage » des sociétés traditionnelles vivent le monde dans l’Instant, comme si la chronologie et donc l’histoire n’existait pas. Ici sur Terre dans le monde spatio-temporel : on tue le temps !!! A défaut de savoir le « maîtriser » ! Car depuis plusieurs millénaires déjà, l’être humain travaille, et avec cela commence la désacralisation : l’être humain se sent prisonnier de son métier, il ne peut échapper à la chronologie, véritable faucheuse, car il ne peut pas réaliser le Soi et devenir lui-même ; alors il perd sont temps dans des amusements ou privation des muses... Il s’évade du quotidien ! Un comble... puisqu’il ne s’évade pas, il s’emprisonne lui-même !
Être saisit par Maât est la même chose qu’avec un MIROIR, lorsqu’on ne l’a pas remarqué, et qu’il guette le moment de vous saisir à l’improviste dans le double sens du terme de saisir (à la fois capter et faire tressaillir). Vous n’étiez pas dans l’Instant, vous n’étiez pas dans la réalisation du Soi. Vous étiez dans le soi et le Soi : « Qui est cet autre si proche de moi, qui m’épie et me surveille à mon insu ? ». Donc toujours le problème sujet-objet.

Oui, le SACRÉ peut provoquer une panique, un effroi terrible provoqué par la révélation d’un aspect de la puissance divine (énergie cosmique) : le numineux (ce qui saisit, selon Rudolf Otto) qui se singularise comme quelque chose de tout autre, de radicalement et totalement différent, et ne ressemblant à rien d’humain ni même de cosmique. Ainsi à son égard l’être humain a l’impression d’être une « chétive créature », ou cendre et poussière.

Le SACRÉ peut concerner n’importe quel symbole, car tout est symbole. Par exemple exemple le sacré peut surgir dans un objet quelconque, une pierre, un arbre... jusqu’à la symbolique suprême de « l’incarnation de Dieu dans Jésus de Nazareth ». Dans la cas de la pierre ou de l’arbre ce n’est pas ces éléments qui sont adorés en tant qu’arbre ou pierre, ils le sont parce qu’ils sont des hiérophanies, parce qu’ils montrent quelque chose qui n’est plus pierre ni arbre, mais le sacré.

On retrouve dans toute l’antiquité ce sens ritualiste du sacré : on se faisait faire sa statue et on la plaçait dans son caveau mortuaire pour pouvoir s'incarner en elle, et se fournir un corps charnel quand le dieu le désirait. La statue est un double du corps terrestre et sa vertu magique reposait sur ce que l'esprit pouvait s'incarner en elle. Il y a une similitude avec la Pierre Philosophale de l’Alchimie.


En résumé :
si le Rite qui accompagne un mythe, comme dans le cas du christianisme, n’est pas vécu de manière authentique et intègre, cela devient effectivement une singerie, c’est-à-dire une leçon de moral, des paroles et des rituels dépourvus de vie, fossilisés, extériorisés, et donc sans utilité pour la vie essentielle. C’est d’ailleurs superbement illustré dans le film La Belle Américaine, de Robert Dhéry, où l’ouvrier d’usine qui achète cette « Belle Américaine » pour peu d’argent, trime devant une machine où le rituel consiste notamment à tourner un gros volant. Quelques temps après, le modernisme est passé par là, et la machine impose toujours le même Rituel à l’ouvrier, mais avec un volant minuscule ! Les rituels « à côté » dans l’usine sont aussi toujours traditionnel : la main au cul des femmes, les cérémonies avec le chef du personnel joué par Louis de Funès, etc. Comme écrit plus haut, le JEU participe hautement du sacré, voir tous les films du génial Jacques Tati, le chef-d’œuvre Laurel et Hardy au Far West, etc. Laurel et Hardy qui illustrèrent avec art la variante de la Commedia dell’arte, le Slapstick.


[En haut de page, Laurel et Hardy, à droite, très amaigrit, en 1956)



Laurel et Hardy en 1956, un an avant la mort de Hardy.
 
 
 
Rare Stan Laurel interview from 1957 - Part 1 - Part 2
 
 
 

Dernière mise à jour : 30-09-2011 00:59

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