Sensitive Pornograph
センシティブ・ポルノグラフ
Senshitibu Porunogurafu
A notre époque d’images, il y a dans la sensibilité gay, mais pas
seulement, un culte du corps et de la jeunesse (au Japon et ailleurs),
qui fait que les hommes cessent d’être des objets érotiques après la
cinquantaine. Après 30 ans il vaut mieux être riche, en bonne santé et
beau que vieux, laid et malade, ou avoir un petit zizi de trois
centimètres... Ou alors pour avoir un minet, ou un jeune, il faut
payer... c’est-à-dire offrir au plus jeune une protection ou sécurité
matérielle en échange d’affection... et de sexe ! Terrible, non ? A
moins de se payer un persocon masculin, comme dans Chobits (mais il est féminin !).
Mais il n’est pas rare qu’il existe une très grande différence d’âge
dans un couple de deux hommes, tout au moins il y a un certain temps
car c’est en train de disparaître... Seulement il faut coaguler le
couple, ou le souder si vous voulez, ou bien visualiser les « Règles du
Jeu » : relation essentiellement d’amitié, de solidarité, une vie de
couple et sociale au bénéfice des deux personnes. Difficile, car à la
vue de la différence d’âge, le plus jeune aura plus besoin de sexe que
celui qui a plus de cinquante ans ! Et un couple hommes n’a pas de
modèle comme le couple hétérosexuel, aussi c’est sa faiblesse, mais
comme tout est double, c’est surtout sa grande force et sa richesse,
car tout reste a inventer ; et là peut naître le Merveilleux, l’Amour
absolu dont essaye de parler Bronze, et qui permet de dire Merde à la dure réalité.
Je mets ici un rapide commentaire sur cette japanimation parce que c’est bien dessiné, avec des décors minimalistes, il y a de l’émotion, un certain lyrisme et même une tendresse dans les scènes de sexe... bien que... Et la version sans des caches sexes digitaux est érotique... en tout cas moins pornographique que si c’étaient des acteurs de chairs et d’os. Les Allemands sont plus en avance que nous puisqu’il existe une version doublé en allemand. En France il faudra attendre la prochaine Révolution. En parlant d’acteurs en chair et en os, je pense que l’équipe d’animation de cette japanimation est parti de scènes réelles, et que que les dessins image par image dérivent du principe du rotoscope, car c’est très réaliste, en plus la stylisation des corps est belle.
Seiji Yamada, 22 ans, est mangaka de Boy’s love et déjà connu bien-sûr. Son amoureux est Sono Hanasaki, qui me fait penser à l’acteur : Max Born, qui joue Giton, dans le film de Federico Fellini : Satyricon. (Max Born avait 18 ans en 1969, date du Satyricon). Comme symbole on ne fait pas mieux.
Giton, pardon... Sono Hanasaki croise, par hasard... Seiji. Il lui explique qu’il est un fan de ses dessins. Seiji est ébloui par le mélange de masculin et de féminin de Sono. Ils vont boire un pot ensemble : Seiji : un café, Sono : un soda. Il se trouve que Sono dessine aussi des mangas pour adultes. Ils reprennent des boissons... alcoolisées, et comme Seiji ne tient pas l’alcool, c’est Sono qui le ramène chez lui à moitié ivre. Aussi s’écroule t-il presque dans les bras de Sono. Donc c’est parti pour une séquence érotique... J’ose pas imaginer les acteurs japonais qui doublent Sono et Seiji et poussant des petits cris...
Encore un petit lapin sur le sol comme symbole mignon, et c’est Sono qui le ramasse. Avec ce qu’on peut voir auparavant de ses prouesses érotiques et physiques, ça fait bizarre. Sono est amère de savoir que tout le monde le prend pour une femme. (C’est un peu ce que je ressentais à la vision du Giton de Fellini). Dans les deux sexes il y a à la fois du masculin et du féminin, et en proportions variables selon chacun, ce qui n’empêche pas d’être soit un homme, soit une femme... ou androgyne.
La deuxième partie de Sensitive Pornograph, d’ailleurs pourquoi pornographe, non je ne trouve pas. Et cette deuxième partie est encore plus érotique que la première, et pas pornographique. Porno pour moi ça fait vulgaire et moche.
Ainsi nous découvrons, de dos, Ueno. Et quand il se retourne : Wouah ! graphiquement il est superbe. Je veux un bel étudiant comme ça à Noël, lui au moins il n’aura pas de rhumatismes. On peut toujours rêver au fantasme du « Prince charmant » que l’on voit toujours en plus ou moins musclé sur les couvertures du journal Têtu.
Ensuite ça part dans un très court registre sadique, pour déboucher sur une fusion corporelle entre le magnifique Ueno et Sono (ou son double ?). Fusion que Sono voudrait si profonde. Mais pour ça il faudrait qu’il soit un pur esprit n’est-ce pas !...
Et bien quatre étoiles pour Sensitive Pornograph, car à lui tout seul c’est assez beau, émouvant comme beaucoup de choses visuelles du Japon, mais bien trop matérialisme encore. Et merci à Aarinfantasy pour ce trésor.
M. Roudakoff
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Dernière mise à jour : 08-10-2008 02:22
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