Ecrit par Sechy,
le 08-11-2009 14:52
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Publié dans : Flash sur films, Sommaire films du Japon |
Tags : Amitié, Argent, Chine, Films, Moon Child, Japon, Lune, Taïwan, Vampire |
Moon Child 映画
ムーンチャイルド
Enfant de la Lune (1)
Avant tout un film sur l’amitié
L'histoire se passe à Mallepa en 2014. Trois jeunes garçons orphelins vivent de leurs petits larcins. Malheureusement, ça tourne mal et les enfants, dont Sho (joué par Gackt Camui), alors âgé de 8 ans, sont sauvés par Kei (Hyde), un être immortel se nourrissant du sang de ses victimes et venant de perdre son mentor. Des années plus tard, Sho et Kei sont devenus inséparables et vivent de divers larcins contre d'autres gangs. Au cours d'un coup qui a mal tourné, ils rencontrent Son (joué par Lee-Hom Wang) qui finit par rejoindre leur bande et leur présente sa sœur Yi-Che (joué par Zeny Kwok) dont ils tombent tous deux amoureux. Après une période insouciante, un drame va obliger Kei à quitter le groupe... (Résumé d’après le Wikipédia français)
Le début se passe la nuit au passage à l’an 2000 à Tokyo, notamment dans le quartier animé et futuriste de Shibuya, où les gens sont en attente de « jours meilleures » dans un supposé nouveau millénaire. En préambule un type est mal en point et un autre essaye de le soutenir. Puis on passe dans un endroit imaginaire et protégé appelé Mallepa, et en 2014 à Taïwan (occupé par la Chine), où la société à l’air d’aller de plus en plus mal : économie en déroute, pauvreté, chaos que la police a du mal à contenir ! Cependant on parle toujours de croissance... C’est là que l’on découvre les trois jeunes héros de l’histoire déambulant à la recherche d’argent et de mauvais coups, dans une atmosphère pauvre et dense. Cette contrée est peuplée d’un mélange de populations venant de nombreux endroits de la Terre, poussant les uns et les autres à se débrouiller comme ils peuvent.
Après un larcin fort rémunérateur, le jeune Sho se retrouve nez-à-nez avec un vampire en train de cramer au levé du Soleil : le pauvre Kei qu’on voyait en préambule assister à la mort de son maître. Il le ramène dans son antre pour le soigner. Il s’ensuit un petit côté West Side Story : le propriétaire de l’argent retrouve les gamins et ça tourne mal...
Mais Kei retrouve des forces et boit le sang du propriétaire de l’argent. À la vue des échanges de plans moyens intéressants entre le vampire Kei et le jeune Sho, on peut comprendre qu’ils s’apprivoisent l’un et l’autre. On retrouve alors en 2025 un Sho adulte toujours en la compagnie de Kei, et s’exerçant au tire de revolver avec lui dans le Mallepa West Ward. Par contre dès qu’il y a une pose, Kei en profite pour boire un petit coup de rouge !... Vampire condamné à ne vivre que la nuit, et dont le maître de Kei ne le supportant plus décide de vivre le jour. On imagine facilement le résultat.
Sho retrouve Shinji (joué par Susumu Terajima), qui s’envoie je ne sais quelle louche fumée dans les poumons ; pendant qu’un peu plus tard dans une communauté chinoise parlant le cantonais, ceux qui ont mangé une pizza offerte par le patron se trouvent mal...
On a droit à une séquence de tire au revolver un peu ballet, comme savent le faire les asiatiques avec les films de kung-fu (arts martiaux chinois). Un peu pénible, sauf peut-être pour les amateurs, surtout que le réalisateur ajoute des effets esthétisants discutables.
Cette « bataille » nous fait découvrir Son (joué par Lee-Hom Wang), et sa sœur Yi-Che (joué par Zeny Kwok), qui s’est arrêtée brusquement de parler quand elle était petite. Dans l’histoire elle peint une fresque, ou plutôt une peinture murale, à voir l’état dans laquelle elle se retrouvera seulement quelques années plus tard.
Effectivement ! « Tu n’as pas bu de sang ces derniers temps », telle est la question que se pose Sho et moi ! Kei déprime, il se rend compte qu’il prend la vie des autres pour assurer son immortalité... et son ami Sho va vieillir, et mourir, mais Kei continuera son chemin.
Comme le fond de l’histoire est le « chacun pour soi » en bande, et donc le plusieurs fois millénaire problème de l’argent, les revolvers jouent souvent dans ce film et sont mal intégrés, la cause n’est pas évidente, même après le coup des pizzas droguées. Cependant Gackt Camui s’en sort bien et arrive à faire passer une émotion dans la scène avec Toshi (joué par Taro Yamamoto). Quant à Kei, il a cessé sont régime et se rattrape sur le gros rouge.
Quelques années plus tard, Son forme une bande à part et rivale de celle de Sho... Il est père d’une petite fille...
Où est passé Kei, le vampire ami de Sho ? Apparemment il est devenu objet d’expériences de laboratoire. Pas pour longtemps, on retrouve dans la « grande ville » quelques victimes vidées de leur sang. Pour le moment, le loser semble être Kei.
Le deuxième partie ou la bande se disloque est la moins intéressante, surtout que ça tourne au drame entre bandes ou maffias locales, et problème de drogue pour Shinji, que Sho a tenté de sortir de son enfer... dont il sortira obligatoirement ! Un autre ancien ami de Sho, Son, remplit de haine le cœur de Sho... mais peut-être pas inutilement, car cela agit sur Yi-Che. En fait, même si ces anciens amis se sont éparpillés, ils forment toujours une étrange famille, ce que montre bien l’attitude de Yi-Che, qui est aussi la sœur de Son et maintenant épouse de Sho.
Jolie histoire : l’amitié entre Sho et Kei est la plus forte, justement au moment où Kei est à nouveau derrière les barreaux et au plus mal, il veut qu’on le conduise au Soleil... Sho se retrouve seul également.
Malgré des faiblesses dans la fluidité de l’histoire : quatre étoiles sur quatre pour cette histoire devenant lyrique par petites touches, malgré un scénario mal équilibré : les enchaînements de causes et effets sont mal dosés et bâclés ; à mon avis cela est dû au mélange maffia et fantastique et amitié douloureuse. Mélange riche mais difficile sur un long métrage. Le film possède des moments d'émotion intense, d'autres moments pas toujours prenant, mais cela est rattrapé par les trois acteurs principaux : Hideto Takarai (Hyde), Gackt Camui, et Lee-Hom Wang ; tous excellents, surtout Hideto Takarai que je trouve émouvant, plus que Gackt ; mais après tout, cette impression vient du fait qu’ils ne vont pas l’un sans l’autre. Je trouve regrettable que Hideto Takarai n’ait tourné que dans deux films, il aurait pu faire une carrière de comédien plus importante tant il a une présence avec de multiples possibilités.
La fin est très bien vu : le mythe du vampire fait ressortir le ridicule de certaines situations, mais aussi de la vie tout court ; ce qu’illustre à sa façon le célèbre romancier Howard Phillips Lovecraft, par ses romans et par sa vie propre.
Enfin, j’aime bien ce que fait Takahisa Zeze dans son utilisation et sa façon de mettre en scène la chronologie ; ce n’est guère facile.
M. Roudakoff
Note.
1. La Lune (Séléné) domine principalement au goût, à la gorge, à l’estomac, au ventre, à la matrice, et à toutes les parties senestres (gauches). (d’après PTOLÉMÉE)
La Lune aide à la formation des organismes, elle aide aussi à leur décomposition, elle forme, elle déforme.
La Lune rythme le cycle de l’Eau, de la pluie, de la végétation, des maladies : lunatique, folie (coup de Lune). Lunaire/lunatique : dans la Lune, ou dans les rêves et d’humeur changeante ; être bien luné ou mal luné.
La Lune est plutôt du monde des morts, des cimetières, du féminin, de l’influençable ; alors que le Soleil est du monde du vivant (pourtant il brûle la peau et les vampires !).
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Dernière mise à jour : 08-11-2009 16:47
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