PIED : en gaulois
ades, mot donné par
Hésychios qui l’opinionne d’après le grec
podes (pieds) et cite peut-être un mot galates
ades (de
podes avec o long passé à a long en celtique ?). Remonterait à la racine i.e.
ped- (pied).
Coxo : jambe.
Traget (comme le sens actuel de parcourir un traget) : donné par le
Glossaire de Vienne sous la forme altérée de
treide (pied), déduit de noms propres ci-après, comparable au gaulois-latin
uertragus (vautre),
uer-, préfix intensif, continué par le français
vautre, comparable au vieil irlandais
traig gén.
traiged, moyen gallois
troed, vieux cornique
truit, vieux breton
treit, breton
troad (pied) et rapproché du vieux français
triège (trace, chemin), etc.
(Réf.
Dictionnaire Français-Gaulois, de J.-P. Savignac)
Pied est donc à rapprocher de
Pod ou
Pad, et
Pada en sanskrit.
PADAM est la méthode d’enseignement de
Ramana Maharshi décrite par Muruganar (1890-1973) un des proches disciples éveillés de Ramana Maharshi.
Padam est donc synonyme de Soi, ou Conscience infinie, ou
Centrum centri, ou Singularité (Idiotès), et Pied.
A-lité signifie qui n’est pas dans son lit, dans sa litière, dans son Soi, au sens originel de
« qui n’est pas dans ses pompes ». On dit bien :
« trouver chaussure à son pied », donc avoir réalisé le Soi :
ÊTRE soi-même ; car le Soi ou l’Âme en toutes traditions est associée à cette partie du corps qui, grâce au dessous du pied MET À LA MASSE ou garde
« les pieds sur terre », image de « tuyauterie » magnétique ou électrique. Le sens premier est donc le lit de la rivière : ÊTRE AU COURANT, à savoir MAÎTRISER L’EGO OU MENTAL, DONC MAÎTRISER LE DRAGON (et non le tuer puisque
Paradoxe de la Réalisation du Soi).
De nos jours et depuis des millénaires, l’individu (indivisible, et non ce régime républicain !) a perdu son axe (désaxé, malaxé par les informations et la tyrannie de l’opinion et des régimes étatiques) devra se re-poser dans ses pompes, dans son lit-litière (
SON NID :
« Le MOT est comme le NID, le sens est l’OISEAU », de
Djalâl ad-Dîn Rûmî qu’aimait à citer Jean Coulonval dans
Synthèse et Temps Nouveaux.
Être dans son Nid ou dans ses pompes, ou dans son lit est la meilleure méthode DE N’ÊTRE PAS NÉ ! De se re-axer. L’être humain quand il ne peut pas supporter son état retourne à l’horizontal de la colonne vertébrale des animaux à quatre pattes, et même des poissons aussi à l’horizontal…
Se relaxer ou retrouver son AXE : ALLER AU PIEU (lettre I). ALLER AU POINT FOCAL. ALLER AU POINT C’EST TOUT (Le Grand Œuvre, la Loi, le Roi : « loisir » : être permis : aucune limite…).
Trouver chaussure à son PIED : « Trouvez QUI est prédestiné ou QUI a le libre arbitre », disait Ramana Maharshi.
Il disait encore : « Quoi que ce soit qui est destiné à ne pas se produire, cela ne se produira pas, quoi que vous puissiez tenter. Quoi que ce soit qui est destiné à se produire, cela se produira, quoi que vous puissiez faire pour l’empêcher. Cela est certain ».
Il disait encore à propos du libre arbitre : « Toutes les actions que le corps a à accomplir sont déjà décidées au moment où il vient à l’existence
(1) : la seule liberté que vous ayez est de vous identifier ou non avec le corps ».
Trouver chaussure à son PIED : Être tel quel (Sans Pourquoi). Depuis des millénaires nous ne sommes que la Réalité inventée illusoirement ; la technologie actuelle n’y change rien, même si elle amplifie beaucoup l’invention de la Réalité.
Trouver chaussure à son PIED : Notre Nature propre, donc SANS EGO, Notre Nature impersonnelle, COMME L’EAU PRIMORDIALE…
Ramana Maharshi parlait souvent de notre état naturel, et qu’aucune pratique ou discipline spirituelle « digne de ce nom » était nécessaire : « Ce que vous prenez pour votre état mental est, bien au contraire, un état anormal [donc pas dans des pompes]. Avez-vous à chercher encore longtemps avant de trouver ce ‘Je’ [trouver chaussure à son pied] qui n’est autre que vous-même ? C’est ce que je veux dire lorsque je déclare qu’aucune discipline spirituelle [
sâdhana] n’est nécessaire afin de réaliser le Soi [pas de nécessité de religions]. Tout ce qui vous est demandé est justement de vous abstenir de faire quoi que ce soit de cette nature [disciplinaire donc religieuse], de rester tranquille et finalement d’être CE QUE VOUS ÊTES RÉELLEMENT. Vous avez juste à vous libérer du charme hypnotique dans lequel votre état anormal vous maintient ».
Qui est le Réalisé Vivant ?
C’EST LE PIED : Le Réalisé Vivant a trouvé la POMME DU JARDIN DES HESPÉRIDES : celui qui en mange n’a plus faim, ni soif, ni douleurs, ni maladies ; et ces POMMES poussent tout le temps (absence de temps donc de saisons et d’espace : on ne « quitte » pas ce « lieu »).
Le Réalisé Vivant ne connaît pas le moindre objet ou objectivité, Il n’est que dans la subjectivité. Comme dans cet état de Réalisé, il ne reste plus personne pour « connaître » la connaissance ou ce qui est connu, donc l’opinion. Bhagavan (R. Maharshi) fit un jour la remarque : « Il n’existe pas de
jnani [Réalisé], seule existe
jnana [Connaissance, Sagesse]. JNANA = CENTRUM CENTRI : la Conscience n’ayant conscience de rien d’autre hormis elle-même.
51 - De par sa nature de compassion, Padam fonctionne comme s’il était étroitement associé à tout, alors qu’en réalité il demeure dénué de toute association (exprime Muruganar en référence à Bhagavan).
Par rapport à la si dangereuse et casse-gueule analogie, parce que dualité, le Soi est totalement libre de la moindre association, ou échange entre une chose et une autre, autrement dit de tout contacts, toutes connexions ou interactions.
PADAM PIED est énoncé comme ci par Muruganar faisant référence à Bhagavan :
1 - Bienheureux Padam est cette forme de Shiva qui joue, se déguisant et masquant sa vérité [pas de trace, voir en début de page].
2 - Padam de beauté, inaccessible suprême, a revêtu le noble habit du Guru pour sauver le monde.
4 - Padam est
Dakshimurti, qui confère l’émancipation finale de la libération spirituelle [
mukti], dont la nature est pure Conscience.
Enfant, rue de Lévis à Paris dans le petit deux pièces où étaient locataires mes parents, je me souviens du petit poste de radio à tubes (le même que sur la photo en haut de page) posé sur le marbre de la cheminée ; je me demandais s’il y avait des gens dedans qui y étaient enfermés. « Vous voyez La radio chante et fait des discours ; elle cite même les noms des interprètes. Mais dedans, il n’y a personne. De même, mon existence est aussi comme le ciel. Bien que le corps semble parler, comme pour la radio, il n’y a pas d’être individualisé [
asumi] à l’intérieur. Il n’y a que Dieu », dit Ramana Maharshi, et rapporté par Muruganar. Exemple comparable à l’écran de cinéma qui reste lui-même sans être affecté par les images projetées sur lui.
VÉDA = expérience du Soi, plutôt que révélation de la tradition des religions du Livre et de leurs écrits. Véda = voir en ayant conscience qu’il n’y a aucune séparation entre celui qui voit et ce qui est vu (chose extra-ordinairement simple mais que bien peu vivent !). Ainsi Bhagavan voyait le Soi ou Instant en toute chose.
Bhagavan : Oui, on compare les yeux du
jnani [Réalisé] à ceux d’une chèvre morte ; toujours ouverts, jamais fermés. Ils brillent mais ne voient rien, même s’il peut sembler à autrui qu’ils voient tout.
18 - Padam (Bhagavan) déclare catégoriquement que les naissances répétées sont une fable issue de l’esprit possédé par le défaut de l’oubli.
27 - Padam est fermement établi dans l’état du silence du Soi [
mauna], le pouvoir du Soi, face auquel tous les autres pouvoirs s’évanouissent.
28 - Padam, le Cœur qui demeure immobile en tant que paix, attire tout le monde à lui tel un aimant. C’est-à-dire qu’un Réalisé par sa présence, le pouvoir le plus puissante qui soit : ÊTRE, peut faire des merveilles : sauver des âmes, accorder la paix du mental et même octroyer la délivrance aux âmes mûres. La présence du Réalisé vous assure le salut, elle éloigne le
karma [dualité cause-effet ou fruit du faire/fer] et vous accorde des bénédictions selon la situation, mais tout est involontaire. Le réalisé sauve ses disciples par sa seule présence.
31 - Padam détruit complètement la puissante imagination mentale qui se développe pour faire obstacle à la permanence constante au sein du Réel.
42 - L’ego s’élève et s’amplifie dans le seul et unique but de conquérir (alors que) Padam procède dans le seul devoir de l’anéantir.
44 - Padam est le vent qui joyeusement, permet à un brin de paille à la dérive sur l’océan d’atteindre le rivage et d’obtenir le salut. (Parabole signifiant que Padam rend possible ce qui semble impossible).
Le Soi est SINGULARITÉ, IDIOTÈS, IL N’A PAS DE MENTAL, IL EXISTE SANS COMPAGNIE, DANS LA SOLUTIDE, ET MÊME AU MILIEU D’UNE IMMENSE FOULE (réf. Padam 49). Ce qui rejoint maintes fois cité
« Le Chat qui s’en va tout seul et tous les lieux se valent pour lui », pour la question de quelqu’un qui voulait vivre dans un endroit où personne ne viendrait lui rendre visite, afin de mieux méditer
« sans du tout voir le monde ».
Bhagavan lui répond : « Si vous ressentez de tels désirs, vous devrez renaître pour les assouvir. Quelle importance cela peut-il avoir où vous demeurez ? Conservez votre mental en permanence dans le Soi. Hormis le Soi, il n’est aucun lieu de solitude « au-dehors ». Où que vous soyez tout en conservant la compagnie de l’activité mentale, ce lieu est, sans l’ombre d’un doute un lieu bondé ».
Ainsi PAS D’ÉCHANGE, PAS DE SOCIAL GRÉGARISME, CAR RIEN NE SE TRANSMET : IL EST IMPOSSIBLE DE CON-NAÎTRE (naître avec) sans se jeter à l’eau, sans le vivre en nageant, SANS LE VIVRE DANS L’INSTANT. Se disposer à vivre le FAIRE/FER consiste avant tout
À NE PAS FAIRE, À NE PAS INTERFÉRER AFIN D’EMPÊCHER LA NAISSANCE D’UN ÉGRÉGORE, LEQUEL POURRA FABRIQUER ENCORE PLUS DE CHAOS. Libérer du Faire/fer consiste alors vivre une action dénommée
Wou-wei ou
Wuwéi : le
"non-agir", ou plus vulgairement : le
"lâcher-prise". Les Chinois utilisent le mot
Xun (perméation) pour évoquer la transmission. Perméation : le rayonnement cité plus haut concernant le Réalisé qui « transmet » sans échange, simplement par qu’il
EST vraiment. Perméation ou influence pénétrante parce qu’elle est
Centrum Centri. Xun décrit le rayonnement de l’Ainsité
(2). Bref,
Xun évoque le crépuscule ou
« obscurité propice » que l’on peut rencontrer dans la discipline spirituelle (
sâdhana). S’il se passe quelque chose entre deux êtres humains, quelque chose d’une transmission, ce ne sera qu’à l’occasion d’une
« présence d’absence », décrite dans ces exemples :
- « Si vous ne parlez pas, qu’aurons-nous à transmettre, demandent les disciples à leur maître. Icelui leur répond : le ciel parle t’il ? »
- La suprême parole est de ne rien dire : « Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas » (
Tao-tö king, début du Verset 56 (5+6=11 nombre du TAO)
Ainsi, le « Ciel antérieur » ou Saint Chaos transmet des indications si, et seulement si, on est EN ACCORD (état de perméabilité ou de réception).
Namkhai Norbu Rinpoché disait : « Écoute… Ton état communique avec toi, il n’y a rien d’autre ».
Ramana Maharshi (Bhagavan) n’engageais jamais de discussion ni n’argumentait avec qui que ce soit [la dialectique sources d’opinions ou polémiques stériles et sans fin]. Le fait est, que ce qu’il disait n’était ni une opinion, ni un point de vue, mais l’émanation directe de la lumière intérieure qui se manifestait sous la forme de paroles pour dissiper l’obscurité de l’ignorance. « Le but unique de sa réponse était de vous tourner vers l’intérieur, de vous faire voir la lumière de la vérité en vous-même ».
« L’étincelle de jnana [sagesse] consumera aisément toute création comme si elle était un immense tas de coton. Tous les millions de mondes échafaudés à partir de la faible (ou inexistante) fondation de l’ego, s’effondrent quand la bombe atomique de jnana leur tombe dessus… Savoir que rien d’autre n’existe hormis Dieu ou le Soi, que ‘je’ et ‘mien’ sont absents et que seul existe le Soi, est jnana ». (Ramana Maharshi, 22 novembre 1945, après-midi).
Vasistha, dans le Yoga Vasistha, dans L’histoire de Bhâsa et Vilâsa, explique au Prince Râma : « Que cette vérité s’ancre bien en toi : IL N’EXISTE NI ASSERVISSEMENT NI LIBÉRATION POUR PERSONNE, À AUCUN MOMENT ET DANS AUCUN ENDROIT ». On ne peut pas être plus clair !
Il dit encore à Râma : « Abandonne ces deux faux concepts de servitude et de libération et mène une vie éveillée ici. Il n’y a pas de libération dans le ciel, ou sur terre, ou en enfer ; la libération n’est que synonyme de mental pur, de connaissance de Soi correcte et de véritable état éveillé. La totale absence de tout désir et de tout espoir EST libération. Avant de parvenir à ce véritable éveil intérieur ou connaissance du Soi, on se considère lié et l’on s’efforce d’obtenir la libération. Abandonne ces opinions erronées de servitude et de libération, et deviens « un homme du Renoncement suprême » [Putréfaction, mot qui résume à lui seul l’Œuvre alchimique], ô Râma ».
À suivre…
[En références à :
Padamalai, enseignements de Ramana Maharshi recueillis par Muruganar. Et en compagnie de Vasistha (ou Vasishtha), un des grands Sages de l’ère du
manvantara. Énorme merci à son traducteur le Swami Venkatesananda (1921-1982)]
Notes.
1. Voir par exemple le conte :
La Belle au bois dormant, où les fées offrent chacune un don à la Princesse, mais un autre don sera négatif à cause de l’ego d’une fée rejetée ; conte qui illustre parfaitement la non-dualité que devait manifestement connaître l’initié Charles Perrault.
Par exemple en 1924 une bande de voleurs s’en prit physiquement à Bhagavan (R. Maharshi) pendant une tentative de cambriolage. Bhagavan reçut un coup violent à la jambe, mais il dit aux cambrioleurs : « Si vous n’êtes pas satisfait, vous pouvez également frapper l’autre jambe ». Un disciple outré par cette agression voulait « corriger » les voleurs. Bhagavan lui répond alors : « Laisse ces voleurs jouer leur rôle. Nous nous en tiendrons au nôtre. Laisse-les faire ce qu’ils veulent. Il nous incombe de supporter et de nous abstenir. Ne nous ingérons pas dans leurs actions ».
Une grande leçon en notre époque de fabrication du grégarisme, du terrorisme et par conséquence de la mode du sécuritaire ! Comme les vo(a)leurs qui fabriquent les gendarmes et la justice (sans vo(a)leur pas besoin de gendarme et de justice ni de lois ni d’écriture pour étaler ces lois).
2. Ainsité : Ainsité
Iti désigne l’ainsité (ainsi), le Soi, la Seule Réalité, le « JE SUIS »,
tathata en sanskrit,
shinyo en japonais.
AINSITÉ : ni s’enfuir, ni s’approcher. Le Centre est nulle part et la Circonférence est partout. Pas de dualité. Ni apparaître, ni disparaître, seulement « Je suis ce JE SUIS » ou immortalité, éternité du ‘Je’.