Depuis 1789 le sens du mot secret a été violé, comme le sens du mot noble a été banni. Aussi avec la franc-maçonnerie ce sens du secret s’est-il « démocratisé », c’est-à-dire qu’il est devenu bâtard et objet de consommation comme de la lessive.
Si déjà le 19ème siècle était devenu « indiscret », alors avec nos moyens modernes le 20 et 21ème siècles ont presque totalement violé le secret ! Avant 1789, pour conserver un secret, il était facile d’enfoncer un couteau dans le corps de celui qui le violait, ou de l’empoisonner discrètement ; ou une fois le secret percé de l’association la personne s’y trouvait enroulé de force.
Pour découvrir une société secrète plus secrète que celle des franc-maçons, et axé sur le pouvoir, il faut remonter jusqu’aux Gaulois : les Druides, et les
Olds Fellows anglais ou
Foresters ou
Compaings singuliés ou
cinglés (
cingulani, cytoyen, de
cingulum ou
ceinture, et par extension : la cité ; aussi il n’est pas étonnant que la cité, la civilisation, donna SI VILE, ou qualité de vie dégradée à cause de la morale et de l’organisation et des lois édictées par des humains).
Ainsi la ceinture était le signe de reconnaissance que pouvaient porter ces « citoyens » du Moyen Age, mais seulement ceux qui étaient de la classe des nobles et des bourgeois : les citoyens de la cité, illustrés somptueusement plus tard par la sculpture de
Rodin : les
Bourgeois de Calais.
Il était interdit aux serfs, aux pauvres de se parer de ce signe de franchise. « Quitter sa ceinture » équivalait à porter hommage à un seigneur.
Les
Druides gaulois ou celtiques mélangeaient les deux pouvoirs : spirituel et politique ; ils enseignaient et rendaient la justice. Nous avons déjà le sens de « régulateur social », de sens d’administrateur, qui nous donnera beaucoup plus tard un ersatz de super héros façon anglo-saxon.
Comme dans toute micro-société, une initiation (notre moderne
bizutage) était le passage obligé. Et pour monter en grade d’autres initiations étaient nécessaires.
Il faut savoir que les États-Unis sont l’œuvre des franc-maçons, par exemple
la constitution de ce pays fabriquée à presque la même date que 1789 (1787). Dans la dernière moitié du 19ème siècle, plus de deux millions et demi d’américains étaient franc-maçons, donc la classe lettrée toute entière. Il faut aussi savoir que tous les cultes étaient bannis des fêtes officielles, mais que les maçons y pontifiaient solennellement avec leurs costumes et insignes au grand jour.
Voir les
pages sur Augustin Cochin, où il explique cela très bien, et qui fut le prédécesseur de Jean Coulonval. Les franc-maçons anglo-saxons étant beaucoup plus puissants que ceux de France.
Donc aux alentours de 1789, et suite à l’apparente ouverture que donna les illusions perverses du siècle des lumières, la franc-maçonnerie dévia de son but primitif : la recherche du Soi divin (voir
Ramana Maharshi), pour dériver vers le pouvoir et la politique, c’est-à-dire se transformer en machine de propagande et de fabrication électorale (voir encore Augustin Cochin).
Ces
Forestiers (donc secte lunaire), étaient aussi appelés «
Charbonnerie », à ne pas confondre avec le
carbonarisme italien, qui en découlent mais n’en est qu’une branche.
Cette Charbonnerie remonte à l’histoire celto-hellénique. Des papes l’ont défendue. Au 19è siècle elle existait dans les milieux uniquement protestants : Allemagne, Angleterre et États-Unis. Transmise aux peuples germaniques par le latinisme et le christianisme, elle reste hostile au Vatican et au monde latin.
Pour les 3K (KKK), il y a un rapport avec la
Ligue (super-catholiques) patronnée par les Guise, notamment
Henri 1er, (acteur des massacres de la
Saint-Barthélemy) : naissance, vie et mort rapide, cette époque de la Renaissance donnera la révolution de 1789 !
Les 3K (KKK) fut créé en juin 1866 par quelques jeunes désœuvrés, suite au chômage et à la fin de la
guerre de Sécession.
Suite à la désorganisation, ces jeunes ne pouvaient même pas monter une entreprise agricoles ou industrielle, et l’oisiveté leur rendait la vie impossible, aussi ils se réunirent dans le bureau du barreau de l’un d’eux à Pulaski ; et ils décidèrent de fonder un club. Il paraît qu’au début de ce club l’amusement et les jeux étaient le but unique ! Les farces du style Barnum, « fumisteries » chez nous. Mais il se proposait de se les procurer par de mystérieuses mystifications. Il ne faut pas oublier que depuis les environs de 1789 sévit le
mesmérisme, et à la suite le
SPIRITISME... et que la découverte de l’électricité, et le bond de la chimie donneront l’accélération de la société industrielle du 19ème siècle.
Pour leur club les jeunes gens devaient trouver un nom, le logo pour faire vendre et attirer le « client ». Ce fut
Ku Klux Klan. Ce nom évoque beaucoup quelques os s’entrechoquants, comme ceux des
Skulls and Bones...
Kuklos en grec indique : société, cercle ; et
klan en irlandais : race, famille, clique. Dans la guerre de Sécession, le Nord abolitionniste grâce à la
clique d’Irlande venait de vaincre le Sud, aussi les jeunes gens en voulaient-ils à cette clique.
Ces clubs, plutôt spécialités anglo-saxonnes, ces sociétés sont en fait un peu les ancêtres de nos modernes
réseaux sociaux (le web, et la différence entre ville et campagne, solaire et lunaire). Pour attirer le « client » il fallait trouver un nom accrocheur, le logo de nos actuelles marques commerciales. Ku Klux Klan était un logo aussi porteur que celui d’une marque de boisson pétillante sucrée et marron, qui colonisera la planète tel un empire américain, plus le
self service ou nourriture rapide, encore accentué par « l’inventeur » du
sandwich, encore une
chose proche de la révolution de 1789.
Le côté jeux vidéo du Ku Klux Klan :
- Président :
Grand Cyclope (l’œil que l’on voit au-dessus de la pyramide sur le billet de un dollar)
- Vice-président :
Grand Mage
- Maréchal :
Grand Turc
- Trésorier :
Grand échiquier
- Deux licteurs (gardiens du lieu de réunion : le
den, signifiant en anglais le repaire, l’antre, la caverne)
Comme pour les brevets industrielles découlants de 1789, les membres du KKK devaient garder le secret le plus obscure sur le club et sur ce qu’il s’y passait. Les membres du KKK ne pouvaient pas dire qu’ils en faisaient parti. De plus les membres ne devaient pas avoir de regrets, ils étaient membres sur leur demande formelle et non sur invitation d’un membre. D’autre part, connaissant la nature humaine, les fondateurs ne souhaitaient pas avoir de nombreux membres mais des personnes « triées sur le volet ».
Comme pour les franc-maçons, il fallait un costume, et le dessiner. Ce fut un masque blanc avec des trous pour les yeux et les oreilles, un long bonnet de carton pour augmenter la taille du porteur, une robe longue pour couvrir des pieds à la tête. Les couleurs et l’étoffe de la robe étaient laissées au choix, et le délire coloré semble avoir prévalu.
Au début on pouvait dire que le 3K était une société de mystification mutuelle.
Les initiations (bizutages) des premiers membres se firent dans le local d’un cabinet d’affaires où le Klan avait pris naissance. Donc dès l’origine ce sont sont des bourgeois de la classe moyenne qui s’organisèrent ainsi. Par la suite les membres trouvèrent un petit bâtiment.
Le bizutage n’élève jamais (winner), mais rabaisse au contraire (loser), ainsi un candidat est placé devant un miroir, avec les yeux bandés et portant un bonnet d’âne sur la tête. Bien-sûr on avait dit au candidat qu’il avait une couronne royale sur la tête. Puis on lui enlevait le bandeau, et il se voyait avec son bonnet d’âne dans le miroir, qui était appelé « autel royal ». Et il était prononcé : « Quelle puissance nous te donnons, de te voir toi-même tel que tu nous vois ».
Les candidatures de ceux qui étaient étourdis ou indiscrets étaient impitoyablement rejetées. Mais comme dans toutes sociétés secrètes, le recrutement des membres est très sévères. On dit que certains ordres anciens se perdurent de siècles en siècles uniquement par cooptation. Cela se comprend uniquement pour un, voir deux ordres multimillénaires... dont on n’entendra parlé que dans des livres et sous forme de légendes.
Donc on peut voir qu’à l’origine du 3K, les intentions étaient des amusements de jeunes adultes, il n’étaient pas question de crimes ou d’atteinte aux lois existantes.
C’est vers 1867 que les choses tournèrent aux personnages de super pouvoirs des
super héros à l’américaine (par exemple il n’exista pas ça en Russie, à part Raspoutine ?). Les fondateurs du 3K n’avaient imaginer faire de leur club une association de « régulateur », telle les Batman et autres Superman à eux tout seul. Cette transformation fut le résultat de trois causes :
- Impression faite par le club sur les membres affiliés.
- Écho du publique attiré par le côté mystérieux du 3K.
- L’état anormal dans lequel se trouve le Sud à l’époque.
Le 3K se transformait en défenseur de la paix, de l’ordre et de la loi ; ce qui fait frémir et amorce le totalitarisme à venir, comme en URSS. Le 3K à beau préciser que : « Ni le noir, ni le blanc ne sera molesté par nous pour ses opinions politiques. Le Klan n’est pas une faction politique ni une faction militaire, c’est une
‘société protectrice’, qui n’usera jamais de violence que pour résister à la violence ».
En ces périodes tourmentées de l’après guerre de Sécession et de la libération de l’esclavage des noirs, des exactions furent commises, et par des noirs voulant se venger de leurs anciens maîtres, et par des blancs. Sans transitions, la population noire était passé de l’esclavage à l’émancipation politique ; et elle n’y était pas préparée, et elle s’imagina qu’on « pouvait raser gratis », d’où des débordements et des pillages.
L’administration civile était a peine rétablit et seulement en partie, ce qui était propice aux désordres et aux ravages pour le plaisir de détruire. Mais une bonne part de ces destructions étaient dû à des blancs qui faisaient porter leurs crimes sur le dos des noirs.
Aussi le 3K en vint à se convaincre qu’avec ce qu’ils avaient imaginé pour se divertir, pouvait très bien atteindre un objectif politique ; supprimer la corruption, rétablir l’ordre et protéger la propriété, cela en toute illégalité ; mais nous sommes au pays des winners... Et les losers à cette époque étaient les gens du Sud qui avaient perdu la guerre et qui servaient de bouc-émissaire.
Bientôt le 3K devint un objet d’épouvante pour les noirs, mais aussi pour les blancs. Il ne se passait pas une semaine pour qu’un nouvel incident viennent frapper l’imagination des gens de toutes classes.
Les noirs semblaient frappés que le 3K était spécialement leur ennemi. Mais pour toute réponse le 3K répond autoritairement et illégalement : « Nous ne sommes pas les ennemis des noirs, tant qu’ils se conduisent bien (sic), ne nous menacent pas (sic) et ne se mêlent pas de ce que nous faisons, ou ne nous attaquent pas ».
Malheureusement pour les gentils jeunes gens du début du 3K qui voulaient s’amuser, rapidement des gens vicieux et imprudents réussirent à en devenir membres. Les dangers qu’avaient prévus les plus consciencieux se réalisaient. Les dignitaires du 3K voulurent dissoudre le club, mais ils avaient invoqué une sorte de Yokai noir qui ne voulait pas laisser son affaire... (nourriture par la haine). Alors il y eut une tentative de réorganisation. Le 3K se défend alors de respecter et de défendre la Constitution des États-Unis et des lois, de protéger les faibles et les malheureux, bref d’être les gardiens du pays.
De plus, de 1867 à 1868, il semble que des groupuscules se réclament du 3K, ce qui était facilité par le système du secret, et commettent des actes condamnés par tout le monde. Des pétitions aboutirent au gouvernement pour demander la suppression du 3K.
Des noirs pour se défendre firent feu sur des membres présumés de 3K, il s’en suivit une riposte et une escalade de violence pour aboutir à une véritable guerre.
Tout alla de mal en pis jusqu’à ce que les autorités de l’État. Le Tennessee vota une loi contre le 3K.
Bien-sûr le 3K comptait des membres qui étaient irréprochables et qui étaient catastrophé de la tournures que prenait leur « club ». Ils se voyaient condamné à une lourde amende et à un emprisonnement. La loi ne fit que qu’aggraver les choses.
Le 3k fut officiellement dissout en mars 1869. Tel le Phénix, il renaît périodiquement de ses cendres, et jusqu’à aujourd’hui avec des « vrais » Klan (secret), et des « faux » (visible), avec tous : « l’amour de la
‘race’ blanche », donc un « nationalisme » blanc ; mais aussi l’amour des hétéros, donc anti gay, etc... Il paraît que des membres actuel du Klan considèrent les gays comme non chrétien ! Toujours d’après des membres de ce nouveau Klan, les « nègres » envahissent tout et sont improductifs (entendre : ils font beaucoup de bébés, ils sont poètes et artistes).
La guerre de Sécession est la Shoah de notre vieille Europe.
Résumé :
Le 3K est typiquement une société secrète de sociétés secrètes, dans le style de celle d’Adam Weishaupt. Cela à cause du côté aristocratique, où seul cette classe y avait accès comme les maîtres maçons. Le 3K n’était même pas une société de hauts gradés maçons, mais une sorte de gouvernement occulte à la mode des agences alphabétiques américaines et des grandes agences comme la CIA, le NSA, etc. A la tête de ces armées ténébreuses, comme pour le 3K : un groupe et un individu totalement obscures manipulent le monde. Il ou ils sont des chefs terribles et diaboliques, comme tout grand organisateur et administrateur, dont faisait partie Weishaupt.
De cette pyramide hiérarchique, dans le style des grades franc-maçonniques, chacun est manipulé sans savoir par qui exécute des ordres dont il ignore l’origine et le but réel. C’est le principe militaire pour la construction d’un engin, d’un appareil : on le fait construire par petits bouts ; bref c’est le cloisonnement institué, par exemple, dans les studios de tonton Walt Elias Disney, où un dessinateur en perspective sur des décors, ignorera le temps de son contrat, ce que fait un animateur qui fera bouger par le dessin un personnage dans le décor lui-même exécuté par une autre personne. On peut appeler ça le
taylorisme. Tout était cloisonné pour préserver les secrets de fabrication de tonton Walt ! et rentabiliser le travail...
D’ailleurs, quand on voit la photo de
Frederick Winslow Taylor, il y a de quoi avoir peur ! C’est typiquement un « mécaniste », hélas en phase avec le 19ème siècle et son industrialisation.
De tout temps ce sont des escrocs, des égoïstes, qui recherchent un quelconque secret et donc un pouvoir dans les mystères qu’ils ne sont pas capables de comprendre. Ça peut déclencher des catastrophes comme la révolution de 1789 ; car la
charbonnerie paraît être dissoute à la suite de 1789, après « avoir déclenché des tempêtes qu’elle fut impuissante à apaiser », écrit Grasset d’Orcet dans
Œuvres décryptées, dont j’utilise la documentation sur cette page. Malheureusement Grasset d’Orcet en son temps croyait que les sociétés secrètes étaient devenues inutiles et impuissantes, or il n’en est rien à notre époque.